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Anne Hidalgo et le PS sont-ils plus mauvais que les autres socialistes en Europe?

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Benoit Tessier via Reuters

Pourquoi les socialistes français sont-ils plus mauvais que leurs voisins? (photo d’illustration d’Anne Hidalgo)

POLITIQUE – Allons voir si la rose… Plusieurs leaders de la gauche européenne se retrouvent à Paris, ce vendredi 12 novembre, à la maison de la Mutualité, pour un événement baptisé “la grande transformation d’un monde fracturé à un monde de bien être”. Anne Hidalgo, qui sera évidemment de la partie, va notamment s’entretenir avec les Premiers ministres d’Espagne Pedro Sanchez et du Portugal Antonio Costa.

“Cela montre son niveau”, commente, ravi, l’entourage de la candidate socialiste à la prochaine élection présidentielle. Une “chance”, nous dit-on également, de s’afficher aux côtés de plusieurs personnalités de la social-démocratie européenne, dont certaines sont aux manettes, dans leurs pays. 

Et c’est bien là, toute la différence avec les Français. Créditée de 5% d’intentions de vote dans les sondages, une dynamique en berne, Anne Hidalgo n’est pas vraiment dans la position espérée à cinq mois de la grande élection. De quoi faire tache aux côtés de ses voisins?

Opération de sauvetage?

Force est de constater que la social-démocratie résiste bien, ailleurs en Europe. Au pouvoir en Espagne, au Portugal, en Suède, en Norvège ou au Danemark, bientôt en Allemagne, premiers opposants au Royaume-Uni, les PS européens, ou apparentés, continuent de susciter l’adhésion. Comment, dès lors, expliquer cette différence? Doit-on voir dans ce mini-sommet parisien une première opération de sauvetage venue de l’étranger? 

Pour Jean-Christophe Cambadélis, “il n’y a rien d’exceptionnel”, à voir ces dirigeants investir la capitale ce 12 novembre, “même si chacun le prétend à chaque fois.” “Dès qu’il y a une campagne quelque part en Europe, le PSE (parti socialiste européen) et le groupe parlementaire organisent une réunion pour essayer d’aider le candidat dans chaque pays, c’est tout à fait normal”, commente l’ancien patron du PS.

“C’était prévu de longue date”, avant même que l’édile annonce sa candidature à la présidentielle, ajoute dans la même veine Éric Andrieu, le vice-président français des socialistes au parlement européen.

D’autant qu’Anne Hidalgo, précise-t-il, est officiellement conviée aux discussions en tant que “maire de Paris” et non comme prétendante à la magistrature suprême. Même si, au final, “ce n’est pas plus mal”, de voir Pedro Sanchez et consort rejoindre la capitale, admet le parlementaire, en insistant sur le fait que ces discussions sont censées déboucher sur des propositions et une “remise en question profonde” après la crise sanitaire.

Une introspection nécessaire qui ne serait pas arrivée à temps, selon plusieurs socialistes français interrogés. “Le fait que notre président sortant (François Hollande, NDLR), n’ait pas été candidat à sa réélection en 2017 a créé un schisme au sein du PS qui n’était pas simple à gérer, analyse Eric Andrieu, on a encore du mal, on est en convalescence, c’est difficile de rassembler les troupes dans la situation que nous vivons.”

“En France, poursuit-il, on est tellement fragilisé qu’on a encore du mal à saisir la situation politique et géopolitique qui est devant nous, comme la remise en selle de l’Etat providence. D’autres ont réussi à le faire”, pointe cet ancien élu de l’Aude, sans langue de bois.

Moins critique, Jean-Christophe Cambadélis s’attache, pour sa part, à relativiser la perte de vitesse de sa formation. “Il y a des problèmes de cycles qui ne sont pas équivalents”, estime l’ancien patron du PS, ajoutant: “quand on a été longtemps au pouvoir, il est normal de se retrouver dans l’opposition.” “Il y a quelques années, nos homologues étaient entre 4 et 10% et on allait à Berlin pour dire aux socialistes qui étaient loin d’être majoritaires, ‘ça va aller’”, encourage-t-il. 

Dans l’équipe de campagne d’Anne Hidalgo, on se prépare avec enthousiasme à ce rendez-vous. L’exemple de l’Allemagne revient souvent. “En réalité, tous les socialistes en Europe se redressent par rapport aux prédictions”, souligne son entourage, citant l’exemple d’Olaf Scholz aux dernières élections de septembre, longtemps donné perdant avant de finalement s’imposer outre-Rhin avec 25,7% des voix. Un score à deux chiffres qui ferait pâlir d’envie n’importe quel candidat de gauche en France. 

Et qui donne de l’espoir à la candidate parisienne: “peut-être que la France aussi va se redresser!”, veut-on croire dans son entourage. Un optimisme qui n’est pas aussi débordant chez tout le monde. On persiflait volontiers dans Paris quelques jours avant ce rendez-vous: “De toute façon, la gauche est dans un marasme complet. Elle se radicalise et n’a pas remis en cause son logiciel. En réalité, personne ne s’est refondé”. 

À voir également sur Le HuffPost: Hidalgo dévoile à Lille un peu plus de son programme

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