Après le “Kärcher”, le porte-parole de Pécresse tance “ceux qui font semblant de ne pas comprendre”
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POLITIQUE – La campagne présidentielle 2007 2022 a bien démarré. À peine l’année débutée, Valérie Pécresse, a déjà formulé une proposition-choc: “ressortir le Kärcher” de la cave pour améliorer la sécurité dans les banlieues. Une expression vieille de dix-sept ans, empruntée à Nicolas Sarkozy lorsqu’il promettait de “nettoyer les quartiers”, qui a suscité de nombreuses réactions dans la classe politique… Jusqu’au gouvernement.
Nadia Hai, la ministre de la Ville s’est émue, sur Le HuffPost, d’une sortie “humiliante” pour les populations qui vivent dans ces territoires. Une réponse “angélique”, révélatrice de “l’inaction” à l’œuvre depuis cinq ans, réplique ce dimanche 9 janvier, le porte-parole de la candidate des Républicains à la présidentielle.
Othman Nasrou, qui est également vice-président de la région Île-de-France et élu local à Trappes, assume les mots employés par la cheffe de file de la droite: “ils correspondent à une réalité”. “Tous ceux qui font semblant de ne pas comprendre sont complices de cette situation”, accuse celui qui défend tant bien que mal le bilan -contesté- de son propre camp sur ces sujets. Il l’assure: “Valérie Pécresse n’a pas la main qui tremble”. Entretien.
Le HuffPost: La ministre de la Ville juge“humiliante” pour les banlieues la sortie de Valérie Pécresse sur le “Kärcher”. Que lui répondez-vous?
Othman Nasrou: Madame Hai, alors qu’elle est ministre, ne comprend pas que
s’attaquer à la délinquance, ce n’est pas s’attaquer aux habitants des quartiers, c’est même le contraire. Elle fait un amalgame douteux. Je constate aussi que la gauche n’est pas faible, comme on peut le dire en ce moment, elle est en réalité au pouvoir. Je retrouve dans les propos de la ministre le même tabou, le même angélisme caractéristique d’une certaine gauche. Cela explique sans doute l’inaction depuis cinq ans. Les problèmes de délinquance n’existent pas pour cette majorité. L’humiliation pour ces habitants, c’est plutôt ce déni de la réalité qu’ils vivent de la part d’une ministre.
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Nadia Hai réagissait en particulier à l’expression “Kärcher”, que beaucoup ont raillée ou regrettée…
Cette expression ne me pose aucune difficulté, elle montre la détermination de
Valérie Pécresse à faire le nécessaire sur un sujet pour lequel aucun atermoiement n’est tolérable.
Le gouvernement n’a rien à répondre: ils n’ont pas de stratégie, si ce n’est la diabolisation et l’angélisme.Othman Nasrou, porte-parole de Valérie Pécresse
Ce mot renvoie à une réalité difficile qui n’est pas contestée par les habitants des quartiers populaires, au contraire. Je suis élu à Trappes, une ville à laquelle madame Hai fait référence. Beaucoup d’habitants s’y plaignent des trafics de drogue qui se font à la vue de tous sans que personne n’intervienne. Les occupations de halls d’immeubles, les gens qui rentrent la peur au ventre, qui se font dégrader leur voiture s’ils parlent à la police… C’est une réalité. Tous ceux qui font semblant de ne pas comprendre sont complices de cette situation, en particulier quand ils sont au pouvoir.
Au-delà de la phrase-choc, quelles sont les propositions de Valérie Pécresse sur ces questions sécuritaires?
Nous devons d’abord améliorer la réponse pénale, qui est l’un des principaux
manquements d’Emmanuel Macron, avec une incapacité à exécuter les peines. Les fameuses 15.000 places de prison promises sont très loin d’avoir vu le jour. Pour ne pas attendre leur construction, Valérie Pécresse veut utiliser des casernes de gendarmerie, ou des bâtiments publics désaffectés pour incarcérer des primo-délinquants en utilisant le bracelet électronique. Cela contribue d’ailleurs à la séparation des populations carcérales.
Nous avons également la volonté de faire travailler ensemble dans des
brigades ‘coup de poing’ tous les outils dont dispose l’État: la police, la
gendarmerie, l’armée, s’il faut sécuriser certaines opérations, et surtout le fisc et la cyberpolice. C’est très concret et pragmatique. Face à cela, le gouvernement n’a rien à répondre: ils n’ont pas de stratégie, si ce n’est la diabolisation et l’angélisme.
Quand la droite parle de sécurité, elle est souvent ramenée au quinquennat de Nicolas Sarkozy et aux suppressions de postes dans la police. Est-ce un héritage que vous assumez ?
Cela remonte à plus de dix ans maintenant, mais on a laissé dire des choses injustes sur le bilan de Nicolas Sarkozy. À l’époque, les indicateurs étaient bien meilleurs, qu’il s’agisse des atteintes aux biens ou aux personnes. Le risque terroriste n’était pas le même non plus. En somme, les questions sécuritaires ne se posaient pas comme aujourd’hui, et il n’est pas illogique d’adapter les moyens à la menace. On faisait mieux avec moins.
On a laissé dire des choses injustes sur le bilan de Nicolas Sarkozy. A l’époque, les indicateurs étaient bien meilleurs.Othman Nasrou
Si on parle de l’action récente et très directe de Valérie Pécresse, on peut évoquer ce qu’elle fait à la tête de l’Île-de-France. Jamais la région n’a autant investi dans la sécurité. Elle est allée bien au-delà de ses prérogatives pour pallier les manquements de l’État, sur la rénovation des installations pour la police nationale et la gendarmerie, sur les équipements, sur la vidéoprotection dans les transports, sur les brigades de sécurité dans les lycées. Son
bilan montre qu’elle n’a pas la main qui tremble.
Certains de vos adversaires, à l’extrême droite entre autres, estiment que beaucoup de sujets rapprochent Valérie Pécresse d’Emmanuel Macron. Il n’y a que la sécurité pour vous démarquer de la majorité ?
Les différences sont profondes, nombreuses, et pas uniquement sur le régalien. Ce ne sont pas des différences de degrés, mais de nature. La question de la maîtrise des flux migratoires, une des faiblesses majeures de ce quinquennat, en est une, mais il y a aussi la dépense publique, avec un ‘quoi qu’il en coûte’ qui n’explique pas à lui seul la montagne de dettes accumulées, ou encore l’absence de réformes structurelles comme celles de l’Etat ou des retraites sur ce quinquennat. Tous les déficits sont aujourd’hui abyssaux parce que les réformes structurelles n’ont pas été faites.
Les différences sont également sur l’idée que l’on se fait de la France. Je pense aux déclarations d’Emmanuel Macron selon lesquelles il n’existe pas de culture française ou l’idée qu’il faudrait déconstruire l’Histoire de France. Nous, nous croyons à la fierté d’être Français. Et ça explique pourquoi Valérie Pécresse est la seule en capacité de battre le président sortant. Elle incarne un véritable changement tout en étant crédible parce qu’elle a l’expérience des responsabilités et qu’elle porte un projet de gouvernement, pas seulement de contestation.
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