Avec Tesla, Elon Musk invente un nouveau modèle

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Publié le : 18/12/2021 – 08:40

                Il était déjà l'homme le plus riche du monde de cette année, voilà que le magazine américain <em>Time</em> le sacre personnalité de 2021 ! Elon Musk, le patron des satellites et fusées «&nbsp;Space X&nbsp;» et des voitures Tesla a été élu sur l'un des critères de sélection : une capacité à bouleverser la société. C'est donc dans le transport qu'Elon Musk rebat les cartes. Et c'est vrai que sa marque de véhicules électriques, Tesla, ne fait vraiment rien comme les autres&nbsp;!                </p><div>
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                <h2>Tesla, les voitures sans boutiques&nbsp;</h2>Avez-vous déjà vu dans une ville ou même en photographie, l'image d'un magasin de ventes de voitures Tesla ? Cela ne risque pas puisqu'elles n'existent pas ! Contrairement aux autres marques de voitures électriques, Tesla saute la case concessionnaire. Ses véhicules se vendent par internet.&nbsp;</p><h2>Charger ses batteries à domicile</h2><p>Mais alors sans garage&nbsp;Tesla, comment faire pour changer une roue ou trouver un mécanicien habitué à la marque&nbsp;? Là encore changement radical. Ce n'est pas le client qui va au garage, mais les techniciens Tesla qui viennent à lui, à domicile. Même chose pour les batteries : avec Tesla, vous avez vos propres chargeurs à la maison.&nbsp;</p><h2>Contrôler la chaine, de la matière première à la sortie d'usine &nbsp;&nbsp;</h2><p>Pas étonnant donc que cette nouvelle façon de penser le marché soit étudiée dans les écoles de commerce. Benoit Heilbrun analyse le cas Tesla à l'European Business School de Paris&nbsp;:&nbsp;« <em>Tesla a totalement ringardarsié les constructeurs automobiles traditionnels, </em>estime-t-il.<em> C'est une marque qui est apparue en 1997&nbsp;et qui repose sur le charisme du fondateur Elon Musk. Son point fort est de penser le marché dans une globalité. Par exemple, en mettant ses brevets à disposition de ses concurrents pour créer avec eux de nouveaux véhicules, ou même des infrastructures et des sources d'approvisionnement de matières premières.</em>&nbsp;»</p><h2>Tesla en Nouvelle-Calédonie</h2><p>Tesla vient de signer un accord exclusif avec la société de matières premières Prony Resources New Caledonia. Prony Resources a elle-même signé un accord avec les ingénieurs de l'École française des Mines de Paris. Ce programme de 5 ans portera sur les recherches liées à la production de batteries automobiles. L'enjeu étant de trouver de nouvelles façons d'assembler les métaux et minerais autour de l'extraction de nickel et de cobalt, notamment sur le gisement de Goro en Nouvelle-Calédonie.

Le professeur Damien Goetz supervise le projet. Il explique : « Les matières premières servent à la cathode des batteries. Grâce au cobalt, au lithium et aux autres composants, les charges de courant électriques sont produites et peuvent être stockées. L’une des technologies les plus répandues dans les voitures électriques est produite à partir d’un oxyde de cobalt, de lithium et de manganèse. Pour Tesla, je pense qu’il s’agit d’assurer son approvisionnement sans pour autant se désengager de pays comme la Chine par exemple. Parce qu’en Chine, les minerais ne sont pas présents. En revanche, ils y sont importés et transformés. C’est le cas du cobalt minerai qui deviendra du cobalt métal. ». 

Tesla et sa trajectoire chinoise 

Après sa première usine au Texas (USA), Elon Musk s’est précipité sur le marché chinois. Une implantation réussie puisque Tesla a longtemps occupé la première place du marché des ventes de voitures électriques. La présence d’Elon Musk en Chine s’est faite en signant des partenariats avec des sous-traitants chinois et des relations privilégiées avec le gouvernement. 

Barbancourt

le rhum des connaisseurs



Simplifier la fabrication 

Encourager ses ingénieurs, pour le meilleur et parfois le pire (des accidents se sont produits sur des véhicules vendus aux États-Unis), voilà l’autre point fort d’Elon Musk. Grâce à de nouvelles technologies (en design, en outils automobiles) il réussit à réduire ses coûts. En Chine par exemple, seules les modèles haut de gamme ont droit à des batteries élaborées. Le reste du parc, les voitures de la classe moyenne, fonctionnent avec des composants moins chers.     

Dur dur de durer 

Mais depuis deux ans, Pékin a réduit ses prêts avantageux. Le pouvoir a aussi limité le nombre de ses marques locales pour en faire de vrais concurrents. Aujourd’hui, Tesla n’occupe plus que la seconde voire la troisième place du podium.  

Se montrer tous les jours sur les réseaux sociaux 

Tesla est sans doute l’une des seules marques de voiture au monde qui n’a pas de budget communication. Toute la publicité est faite par Elon Musk, présent chaque jour sur les réseaux sociaux. Billets d’humeur sur Facebook, commentaires sur Twitter ou publications de vidéos de présentations d’ouverture de nouvelles grandes usines, ces fameuses giga-factory de Shanghaï en Chine.

Clément Leroy est spécialiste du marché automobile au sein du cabinet Wavestone : « Aujourd’hui, Tesla assemble ses véhicules en Chine puis les exporte vers l’Europe. c’est le cas de son modèle le plus célèbre, le modèle Y. Mais peut-être est-ce que la donne va changer. Une Giga-Factory va s’ouvrir en 2022 à Berlin en Allemagne. »

 « Nous fabriquons la machine qui fabrique la machine qui fabrique la machine ! » 

L’une de promesses d’Elon Musk est de rendre ses processus de fabrications les plus simples possibles avec une main d’oeuvre d’employés formés et fidélisés. 

À partir de 2022, Elon Musk projette de fabriquer 20 millions de voitures par an.  Mais là encore, l’homme est connu pour sa propre stratégie : parler, parler pour faire miroiter un succès assuré. Le côté le plus touchant de ce touche-à-tout, est de reconnaître lorsque les objectifs ne sont pas tenus. Mais avancer tout de même, à partir des échecs.   

The Boring Compagny, les tunnels à creuser  

Moins connu du grand public, Elon Musk possède une troisième société de transport, spécialisée dans le creusement de tunnels ! The Boring Compagny, destinée notamment aux projets de capsules autoportées des circuits « Loop ». Mais depuis l’échec des premiers essais (pas assez rapides) Elon Musk s’est tourné vers le transport de marchandises et de véhicules. L’une des idées serait de détourner les embouteillages en faisant des routes sous les routes des plus grandes villes du monde. 

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