Les deux géants du ferroviaire européen viennent d’officialiser un mariage déjà annoncé en 2019, avec pour objectif de devenir le réseau incontournable de l’Europe occidentale.
On peut dire que les deux, depuis le début, se tirent la bourre : depuis 1994, l’Eurostar assure les liaisons entre Londres, Paris et Bruxelles. Deux ans après ce baptême sous la Manche, c’est à Thalys d’ouvrir ses rails pour relier Paris, Bruxelles et Amsterdam. Mais bientôt, ces deux réseaux à grande vitesse n’en constitueront plus qu’un seul et on connaît déjà le nom de code : Greenspeed. Un nom qui ne cache pas ses ambitions : accélérer la transition écologique en permettant à environ 20 millions d’Européens de se déplacer en temps record, sans polluer. À l’horizon 2030, la compagnie qui naîtra de cette fusion vise 30 millions de passagers.
Eurostar & Thalys confirm they will merge in 2021. ‘Greenspeed’ has been the working name. If it brings economies of scale and better London-Cologne ticketing & booking, great. But should the Eurostar brand be so easily dropped after 27 years? https://t.co/I65BM4Ggeq
— The Man in Seat 61 (@seatsixtyone) September 16, 2020
Le projet de fusion, entamé voilà plusieurs mois, a été confirmé par le PDG de Thalys, Bertrand Gosselin, au Figaro. Il intervient dans un contexte mouvementé pour les deux compagnies, fragilisées par l’immobilisation du rail pendant le confinement, puis par la reprise timide depuis septembre, avec le passage de Paris en zone rouge (donc interdit pour les voyages dits “non essentiels”). Dans le monde d’après, celui enfin débarrassé du virus, Greenspeed devrait peser lourd dans la balance à mobilité douce puisque son réseau élargi permettra de se déplacer en long, en large et en travers ; c’est-à-dire entre Londres, Paris, Amsterdam, Bruxelles et même Bordeaux et Marseille en fonction des saisons touristiques.
Aucune annonce concernant les prix pour le grand public n’a encore été communiquée, mais les responsables promettent des offres attractives sur ce réseau qui devrait prendre son envol (sic) milieu 2021. Un coup dur pour l’aviation, encore plus durement touchée et pour l’heure incapable de réagir, mais une bonne opération pour la SNCF, actionnaire des deux réseaux : respectivement à 55% dans Eurostar et à 60% dans Thalys.