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Confiné avec mes addictions, j’ai tout arrêté

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CONFINEMENT – Cigarettes, alcool et drogues rythmaient mon quotidien. Confiné, j’en ai profité pour tout arrêter. Pour de bon !

Le confinement a été comme un purgatoire pour moi. La case « drogue » n’était pas mentionnée sur les attestations de l’État, et me prendre une amende à trois chiffres car on m’avait trouvé en flag en train d’acheter de la beuh ne m’excitait pas vraiment. M’endormir sans une nouvelle dose d’ivresse chaque soir était un calvaire. J’ai dû changer complètement mes habitudes.

J’ai commencé à fumer des clopes en école de musique parce que c’était cool et que je me sentais plus proche de mes idoles de l’adolescence comme Jimi Hendrix et David Bowie. La première était horrible et avait un goût de goudron, mais ça ne m’a pas empêché de continuer. Je croyais que m’encrasser de l’intérieur m’aiderait à mieux m’intégrer au sein de mon nouveau groupe d’amis. Puis les choses sont allées plus vite. Deux mois après, pour étancher ma soif de reconnaissance envers les autres, j’ai commencé à fumer des joints et boire des bières tous les week-ends, puis tous les jours. J’étais arrivé à un tel stade de déni et de fierté que je me fichais de l’impact que ces addictions pourraient avoir sur mon corps et mon esprit à long terme.

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Les trois années qui ont suivi ont été une descente aux enfers. J’ai fait de nouvelles expériences qui m’ont détruit, telles que la prise d’antidépresseurs et d’hallucinogènes. J’en étais rendu au point que monter les escaliers faisait hurler mes poumons à la mort.

Pas de case “addictions” sur les attestations de l’État

Enfermé chez moi, j’ai vu une vidéo YouTube qui parlait des addictions et qui disait : « La meilleure façon de ne plus se droguer, c’est d’arrêter. » Ouais… C’est super con comme phrase mais ça a été un déclic pour moi.

J’ai dû faire face à toutes les peurs et complexes que je taisais depuis cette première cigarette car oui, j’ai tout arrêté d’un coup et ça n’a pas été facile. Cependant, ma copine et ma famille m’ont soutenu à fond, même si je leur en ai fait voir de toutes les couleurs. Ce fut un combat contre mes démons. J’avais enseveli une partie de moi depuis des années. Le deuil de mon père, décédé trop jeune, et la honte de mon corps squelettique faisaient partie des spirales de pensée que je voulais à tout prix éviter. Les substances s’évacuaient petit à petit de mon corps, entrecoupées de moments dépressifs ou tendus. Je pouvais rester léthargique ou alors m’énerver contre mes proches pour un rien.

J’ai compris que le travail sur moi-même se terminait quand je me découvris une passion pour le sport à la maison qui m’aida pendant ces trois mois solitaires. J’en faisais tous les jours, c’était génial. J’avais trouvé une nouvelle manière de libérer des endorphines dans mon corps et de me sentir bien. J’ai même fait attention à ce que je mangeais et je suis devenu végétarien. Faire face à l’inconfort physique et psychologique pour aller mieux était devenu mon nouveau quotidien. Honnêtement, cette période aura été la plus éprouvante de ma vie !

Même moi, qui étais un pompier, j’ai réussi à arrêter

Autant dire que, maintenant, je croque la vie à pleines dents et je découvre de nouvelles choses. Chaque matin, je veux devenir une meilleure personne, contrairement à avant où je voulais m’autodétruire. J’ose enfin me regarder dans le miroir et je suis fier d’avoir un corps qui redevient peu à peu en forme et musclé. Je pensais que mes amis fumeurs me verraient d’une façon différente et me lâcheraient petit à petit. Pas du tout, ils sont super fiers de moi et je pense intérieurement que ça leur a mis un petit coup à l’ego de voir que même moi, qui était un pompier, j’ai réussi à arrêter avec ma propre volonté.

Après ce confinement, j’ai eu la possibilité de fumer ou de me mettre des cuites, mais j’ai eu la détermination de dire non à la superficialité de ces ivresses. Lors d’un concert, j’ai fumé sur une clope et je me suis senti très mal. Ce qui m’a fait me dire que mon environnement était le plus grand facteur de mes chutes. J’ai donc pris la décision de restreindre les soirées pour continuer à aller de mieux en mieux. Je ne prendrai plus jamais le luxe de perdre ma santé, ça c’est sûr ! Comme quoi, cette pandémie aura servi à quelqu’un !

Ce billet provient des ateliers d’écriture menés par la ZEP (la Zone d’Expression Prioritaire), un dispositif média d’accompagnement à l’expression des jeunes de 15 à 25 ans qui témoignent de leur quotidien comme de toute l’actualité qui les concernent.

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