Côté mexicain, la réouverture des Etats-Unis redonne espoir aux migrants – La République des Pyrénées

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“Maintenant, j’ai espoir”, assure Maria, 38 ans, qui a quitté en avril dernier le centre du Mexique avec juste quelques vêtements et parcouru plus de 2.000 km pour gagner le poste-frontière de Tijuana afin de déposer une demande d’asile aux Etats-Unis.

Pour des milliers de familles à la recherche d’une vie meilleure, loin des violences et des difficultés économiques, la réouverture de la frontière terrestre entre le Mexique et les Etats-Unis était vivement attendue, alors que le nombre de migrants ayant pénétré clandestinement sur le sol américain depuis le Mexique a explosé ces douze derniers mois.

“Nous venons pour fuir le crime organisé, pas parce que nous sommes des criminels”, insiste Maria, qui demande à l’AFP de ne pas divulguer son nom de famille. Son fils aîné a été recruté dans un gang l’an dernier, comme plusieurs autres membres de sa famille vivant dans l’Etat mexicain du Michoacan.

Après avoir reçu des menaces à plusieurs reprises, elle a décidé de tout abandonner derrière elle et de s’enfuir avec son mari, ses deux jeunes enfants, ainsi que sa soeur et la famille de cette dernière.

Voilà six mois que Maria et ses proches attendent une réponse à leur demande d’asile. Ils habitent dans un campement de fortune près du poste-frontière, comme des dizaines d’autres familles refoulées à la frontière.

Depuis mars 2020, les autorités américaines avaient fermé leurs frontières terrestres avec le Mexique et le Canada pour limiter la propagation du Covid-19. Hormis les citoyens et résidents permanents, seuls les travailleurs considérés comme “essentiels” étaient admis.

Depuis lundi, tous ceux qui disposent d’une preuve de vaccination et d’un visa peuvent passer.

Une perspective qui réjouit Maria, vaccinée contre le coronavirus, même si elle n’est pas encore en règle. “Je suis très contente” à l’idée de pouvoir quitter le campement précaire, désormais privé d’électricité et clôturé par les autorités mexicaines.

“Mais s’ils me refusent l’asile politique, je pense que je passerai clandestinement. Je traverserais même le fleuve si c’est possible car au Mexique, nos vies sont en grand danger”, assure-t-elle.

Entre octobre 2020 et septembre 2021, les autorités américaines ont dénombré 1,7 million de migrants entrés clandestinement dans le pays, un record depuis que de telles statistiques sont recensées en 1960.

  • “Je n’en pouvais plus” –

“Avec les restrictions à la frontière pour les demandeurs d’asile, les politiques migratoires américaines ont créé un groupe de gens très nombreux et très désespérés qui attendent du côté mexicain, et qui se rendent compte que le délai d’attente est très long”, résume David Shirk, de l’Université de Californie à San Diego.

“Je n’en pouvais plus d’attendre, c’est pour ça que j’ai couru le risque”, déclare à l’AFP Margarita Padilla (un pseudonyme) qui a fui la capitale colombienne Bogota avec son époux et ses deux enfants. La famille était selon ses dires menacée par des membres de l’ancienne guérilla des FARC.

“J’ai eu très peur”, affirme Margarita, qui a exclu de déposer une demande d’asile en raison des délais importants: “Si j’attends 2022 ou 2023, ils vont nous tuer.”

La famille colombienne a donc fait ses valises et pris la route du Mexique. Arrivés à Tijuana, ils ont trouvé la rivière formant la frontière avec les Etats-Unis et ont traversé, de l’eau jusqu’à la poitrine, perdant l’essentiel de leurs maigres biens.

“Tout ce qui nous restait, c’était nos papiers, notre bible et quelques vêtements”, raconte Margarita.

Placés dans un centre de détention pour migrants par les autorités américaines, le couple et leur fils de cinq ans ont depuis lors été pris en charge par une ONG catholique de San Diego mais leur grande fille de 19 ans n’a toujours pas été libérée, pour le plus grand désespoir de Margarita. “Pardonne-moi!”, lui lance-t-elle lorsqu’elle lui parle pour la première fois au téléphone depuis dix jours.

Dans le centre d’hébergement où l’AFP a rencontré Margarita, quelque 400 migrants arrivent en moyenne chaque jour, en grande majorité Brésiliens ou Vénézuéliens.

Ils n’y restent en général que quelques jours et partent ensuite ailleurs dans le pays, rejoindre une connaissance et trouver un travail en attendant la réponse de leur demande d’asile, comme des centaines de milliers d’autres avant eux.

Pour David Shirk, la reprise économique américaine continuera à attirer des migrants comme ceux-là, raison pour laquelle il est selon lui urgent de réformer le système d’immigration aux Etats-Unis.

Source : AFP

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