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HANDICAP – “C’est complètement con!” Le nageur paralympique Théo Curin ne mâche pas ses mots sur Franceinfo ce lundi 17 janvier. Amputé des quatre membres depuis ses 6 ans après une méningite, il fustige les propos d’Éric Zemmour qui veut scolariser les enfants handicapés dans des ”établissements spécialisés”. Car selon le candidat à la présidentielle, “l’obsession de l’inclusion est une mauvaise manière faite aux autres enfants et à ces enfants-là qui sont, les pauvres, complètement dépassés par les autres enfants”.
Ces déclarations, qui ont créé la polémique, sont “un pas en arrière d’une centaine d’années”, dénonce l’athlète de 21 ans, également devenu mannequin et acteur. Un point de vue partagé par le chef des députés Républicains Damien Abad, atteint d’arthrogrypose (raideur des articulations limitant les mouvements). “Cela représente un retour en arrière intolérable”, estime-t-il dans une interview au Figaro.
Pour eux, l’exclusion des enfants handicapés du système scolaire classique n’est pas la solution, bien au contraire. “C’est ce qui m’a permis de me faire des amis, comme n’importe quel enfant de mon âge, de me faire ma première amoureuse et faire mon premier bisou dans la cour comme n’importe quel enfant. Je n’ai jamais été à la bourre plus qu’un autre élève. J’ai progressé et c’est ce qui m’a permis d’être la personne que je suis aujourd’hui”, souligne Théo Curin.
L’école est un vecteur d’intégration
“L’école est un moyen d’ascenseur social, d’intégration et de rencontre avec les autres enfants”, résume le député de l’Ain dont les parents se sont battus pour qu’il soit scolarisé dans un “milieu ordinaire”. Et contrairement à l’affirmation du candidat de l’extrême droite à la présidentielle, “la souffrance ne vient pas de l’inclusion: elle vient de l’isolement et du manque d’intégration”, assure Damien Abad.
La chanteur Gilbert Montagné, aveugle de naissance, a subi cette exclusion et la regrette. Sur BFMTV, il témoigne: “Quand j’étais petit, je ne souffrais pas de ma déficience visuelle. Je souffrais du fait qu’on ne me prenait pas à l’école maternelle d’à côté. Je souffrais de faire trois quarts d’heure de métro le matin et le soir pour aller au seul jardin d’enfants à Paris qui voulait bien accueillir des enfants comme moi, les enfants déficients visuels.”
L’écrivain Suisse Alexandre Jollien, qui a réalisé son premier film Presque dans lequel il joue, est né infirme moteur cérébral. Sur le plateau de France 2, il explique avoir vécu pendant 17 ans dans un établissement spécialisé. “C’était pour moi un milieu carcéral”, se souvient-il.
“Une forme de diversité qui devient quasi normale”
Damien Abad le reconnaît, même à l’école, la situation des enfants handicapés reste difficile. “Il faut améliorer la formation des auxiliaires de vie scolaire, et mieux préparer les enseignants au handicap”, pointe-t-il. “Il faut également mieux accompagner ces enfants dans leurs parcours scolaires, avec des locaux accessibles, du matériel adapté, des programmes sur mesure…Pour les études supérieures, il faut également travailler sur l’accès au logement.”
Mais l’institution scolaire permet d’aller au-delà des différences, au point où le handicap devient invisible aux yeux des autres, se réjouit Théo Curin: “On va grandir tous ensemble avec une forme de diversité qui devient quasi normale pour tout le monde. C’est génial.”
Selon la ministre des personnes handicapés Sophie Cluzel -qui s’est aussi dite “consternée” par les propos de l’ancien journaliste et polémiste-, 384.000 élèves en situation de handicap sont scolarisés dans des établissements “classiques”, en augmentation de 20% par rapport à 2017, et 80.000 enfants et adolescents sont accueillis dans les instituts médico-éducatifs (IME) “spécialisés”.
À voir également sur Le HuffPost: Théo Curin, nageur quadri-amputé, réussit l’exploit de traverser le lac Titicaca
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