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En 2021 au cinéma, on aura vu le corps féminin dans tous ses états

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[Un autre regard 15] Trois ans se sont écoulés depuis l’affaire Weinstein. Trois ans, c’est le temps de gestation d’un film (si tout va bien.) Le temps pour une foule d’héroïnes de naître et d’exister sur nos écrans, de se distinguer dans les festivals.

Le monde post #MeToo a libéré la fiction ; il a réinventé les femmes. Derrière et devant l’écran. Dans la vie comme au cinéma. En 2021, le corps des femmes a joui. Il est sorti de lui-même et s’est démultiplié, il s’est retrouvé pour mieux se perdre. Il fut heureux et à sang. Il a hurlé au monde sa colère. Il s’est paré d’une beauté étrange, mystérieuse et détachée des hommes – tout en les regardant droit dans les yeux. Les héroïnes de cinéma ont dit : regardez-nous, car vous ne nous avez jamais vues comme ça. Même dans vos rêves souvent trop étroits de nous, vous ne le pouviez pas.

Un réalisateur homme aurait-il pu rêver Aline ou Titane ? Question purement rhétorique. L’essentiel est que des spectateurs hommes ont pu s’y projeter. L’essentiel, avant toute chose, est dans l’exaltante beauté des corps qui performent. La réinvention des personnages féminins à l’écran devait passer par ces femmes qui se dépassent et surmontent quelque chose d’elle-même. Cela passe par des transformations – Alexia, l’héroïne de Titane, en homme pour renaître en femme ; Aline en superstar de la chanson – et le recours à d’affolants effets spéciaux, pour déjouer ce corps-objet-prison, en explorer les destins possibles dans une forme continuellement exorbitée. La femme-objet est un corps qui tue, nous prévient Ducournau : il finit par commettre des meurtres comme Alexia, peut-être lasse d’appâter le chaland en se trémoussant sur des capots de voiture.

Aline fait un pied de nez à cette même menace, du fait d’être captive de sa chair : en collant son visage adulte sur un corps d’enfant, dans ce projet fou de représenter son héroïne à tous les âges, Lemercier explose tous les critères de genre et de beauté, en une incarnation magnifiquement absurde et inclassable. Dans une moindre mesure, et cette fois à ses dépens, la France de Dumont jouée par Léa Seydoux offre des visages multiples flirtant aussi avec le monstrueux : non, cependant, pour glorifier une puissance féminine joyeuse ou torturée, mais en compilant une somme d’illusions, celle d’une femme vue comme une boule à facettes mortifère.

Valérie Lemercier © Jean Marie Leroy/Gaumont

Récit émancipateur

Autre corps qui performe : celui de l’héroïne de Slalom, jeune championne de ski agressée sexuellement par son entraîneur. Et force de ce paradoxe : on peut enchaîner les exploits et être dominée en même temps, triompher et se soumettre – comme nous l’apprend trop souvent l’actualité des agressions sexuelles dans le domaine sportif. Au corps vertical qui dévale la piste s’oppose la silhouette biaisée de la victime. Femmes meurtries, en souffrance, objets d’une grossesse non désirée : ce fut également l’un des thèmes forts de 2021. Que cette grossesse soit elle-même monstrueuse (l’étrange locataire dans le ventre d’Alexia), ou qu’elle soit subie (le Madres Paralelas d’Almodóvar), car imposée par la société dans L’Événement d’Audrey Diwan. Dans un style droit et sec, dont le cadre enserre une jeune fille elle-même prisonnière de son corps, comme un double enfermement, ce récit d’un avortement illégal filme l’infilmable. Ce qui ne l’avait jamais été, dans de telles proportions, auparavant : c’est-à-dire au centre de l’image. Un cinéaste homme aurait-il pu oser rêver cet “événement” ? Sans sensationnalisme, ni cruauté, mais comme un cauchemar sans larmes.

Au cinéma, en 2021, on aura vu le corps féminin dans tous ses états. Le corps-martyre en est un puissant moteur de fiction dans l’urgence qu’il y a raconter les diverses oppressions endurées par les femmes, aujourd’hui et depuis la nuit des temps. L’autre urgence aura été de capter des héroïnes en plein ressaisissement d’elle-même, exemplairement par l’acte de création. C’est le cas de Bergman Island. Où la figure de la femme artiste se substitue à celle de l’homme, réalisant une sorte d’OPA sur la création par le biais d’une mise en abyme conquérante qui opère l’éviction du génie masculin. Autrement dit, pousse-toi de là que je m’y mette. Film génial sur le double féminin, sur le pouvoir de la fiction, l’œuvre de Mia Hansen-løve n’est pas seul à mettre en scène une femme réalisatrice : Les Souvenirs de la Britannique Joanna Hogg, dont la sortie était initialement prévue en décembre (décalée à février) s’attache, par un récit émancipateur, à la fabrique d’une cinéaste, et offre un grand film en deux volets sur les désillusions et la mémoire.

Masculinité originelle

Ces corps de créatrices génèrent, à double titre, de la fiction. Il est vrai que les hommes cinéastes ont beaucoup rêvé les femmes en actrices – mais les avaient-ils imaginées en démiurges ? Dans Drive my car et Benedetta, on trouve des conteuses, des affabulatrices. Elles élaborent des fictions, mais qui ont tôt fait de les écarter : la scénariste de Drive my car par une mort prématurée, la jeune religieuse de Benedetta par le discrédit. Comme si l’invention d’héroïnes puissantes allait de pair avec leur liquidation, pour ne pas menacer/dénaturer la masculinité originelle des récits. Parfois le cinéma fait par les hommes sécrètent ses anticorps. Mais en 2021, au moins, il aura appris à cohabiter.

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