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La répression birmane prend une dimension judiciaire. Un journaliste américain, détenu depuis mai par la junte en Birmanie, a été condamné à onze ans de prison, a rapporté, vendredi 12 novembre, son employeur, le média Frontier Myanmar. « Frontier Myanmar est profondément déçu de la décision prise aujourd’hui de condamner son rédacteur en chef, Danny Fenster, à des peines de prison d’une durée totale de onze ans », a déclaré le média dans un communiqué.
Le journaliste était poursuivi pour trois chefs d’accusation : incitation à la dissidence, association illégale, violation de la loi sur l’immigration. Dans une procédure distincte, il est également mis en examen pour terrorisme et sédition. Il risque la prison à vie.
Danny Fenster avait été arrêté le 24 mai, près de quatre mois après le coup d’Etat militaire contre l’ancienne dirigeante civile Aung San Suu Kyi, à l’aéroport international de Rangoun alors qu’il tentait de quitter le pays.
« Le journalisme n’est pas un crime »
Depuis son arrestation, il est détenu à la prison d’Insein, à Rangoun, avec de nombreux prisonniers politiques. Son procès se tient à huis clos dans l’enceinte de l’établissement pénitentiaire. « Son maintien en détention est inacceptable. Le journalisme n’est pas un crime », a récemment réagi un porte-parole de la diplomatie américaine.
La Birmanie connaît des heures sombres depuis le putsch du 1er février qui a mis fin à une parenthèse démocratique de dix ans. Le régime poursuit une sanglante répression contre ses opposants avec plus de 1 250 civils tués et plus de 7 000 en détention, selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP), une ONG locale qui rapporte des cas de tortures, de viols et d’exécutions extrajudiciaires.
La presse est étranglée par la junte, qui tente de renforcer son contrôle sur l’information, limitant l’accès à Internet et annulant les licences des médias.
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