Une infraction de plus en plus fréquente depuis 10 ans qui se mue en double peine en cas d’accident. Mais pourquoi cette recrudescence ?
La honte ne les arrête pas. Les statistiques de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) révélées par Le Parisien la semaine dernière, ont de quoi faire grincer les dents. Selon son dernier bilan de la sécurité routière, 220 personnes ont perdu la vie « dans un accident avec un conducteur sans permis valide », c’est à dire un automobiliste qui roulait alors que son permis a été retiré, annulé ou qui ne l’avait même jamais obtenu.
Ce chiffre représente donc 9 % des 2550 accidents mortels de la route de l’an dernier; un chiffre en hausse flagrante. En effet, les conducteurs sans permis étaient impliqués dans 6 % des accidents ayant abouti à une mort en 2020, et dans 3,5 % des accidents avec blessés. Et s’il y a plus de collisions avec des fraudeurs, c’est pour une raison simple : ils sont de plus en plus.
777 000 conducteurs sans permis sur les routes et dans nos rues, un chiffre qui explose. En 2019, ils ont été responsables de 220 morts, soit 9% des personnes tuées par un automobiliste https://t.co/9CClHte5Jz
— LesPtitsVélos (@LesPtitsVelos) December 7, 2021
L’ONISR estime que 770 000 Français roulent sans permis valide, sur les presque 38 millions d’automobilistes de l’Hexagone. En 2016, près de 111 000 fraudeurs avaient été pincés et 123 000 verbalisés en 2019, écopant d’une amende qui peut monter à 15 000 € et un an de prison. Pourtant, cela n’a pas dissuadé les hors-la-loi…
C’est ce qui s’appelle : “Être long à la détente”
🤨Expression parfaitement adaptée à ce haut-saônois de 23 ans, contrôlé 4 fois sans permis qui, comble du culot, s’est présenté à la #gendarmerie au volant de sa voiture.
⚖️ Garde à vue et maison d’arrêt
📰 https://t.co/q3oiawFstA pic.twitter.com/ltBFEdNeMk— Gendarmerie nationale (@Gendarmerie) December 10, 2021
Pourquoi ? Deux hypothèses sont envisagées : les difficultés à obtenir un permis de conduire, notamment le coût et les démarches encore compliquées par la pandémie, pousseraient à rouler ceux qui n’ont pas encore décroché le certificat. Pour les autres, cela pourrait être la crainte de se retrouver immobilisés, la France restant un pays où la perte de son véhicule met à l’arrêt un travail ou une vie sociale… Comme pour confirmer cette déduction, le nombre de délits de fuite chez des personnes roulant sans permis a, lui aussi, augmenté en 2019 de 7,4 %…
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