En Nouvelle-Calédonie, le référendum du 12 décembre pas reporté
Philippe Wojazer / Reuters
OUTRE-MER – Après 2018 et 2020, la troisième consultation aura bel et bien lieu. Le référendum sur l’indépendance en Nouvelle-Calédonie aura lieu comme prévu le 12 décembre prochain -et ce malgré la décision des indépendantistes de ne pas y participer à cause des impacts de l’épidémie de covid-19 en cours dans l’archipel-, a annoncé le haut-commissaire de la République ce vendredi 12 novembre.
Patrice Faure l’a confirmé lors d’un déplacement dans la commune indépendantiste de Ponérihouen sur la côte Est de Nouvelle-Calédonie, mettant en avant “la situation sanitaire qui s’est nettement améliorée”, ont rapporté les médias locaux.
Deux référendums ont déjà eu lieu les 4 novembre 2018 et 4 octobre 2020 et ont été remportés par les non indépendantistes avec 56,7% puis 53,3% des suffrages.
Indépendantistes et loyalistes divisés
Dès le 20 octobre, les indépendantistes du FLNKS avaient indiqué qu’ils ne participeraient pas à la troisième et dernière consultation sur l’accession à la pleine souveraineté de la Nouvelle-Calédonie, prévue dans le cadre de l’accord de Nouméa (1998). Ils estiment “impossible” la tenue d’une “campagne équitable” à cause des nombreux décès et des restrictions sanitaires et voulaient reporter le vote en septembre 2022.
En revanche, les partis loyalistes souhaitaient son maintien au 12 décembre pour donner de la “lisibilité” aux Calédoniens, et particulièrement aux acteurs économiques en grande difficulté.
“Nous remercions l’État d’assumer ses responsabilités et ainsi d’offrir des perspectives d’avenir aux Calédoniens en nous donnant la possibilité de clôturer la période de l’Accord de Nouméa”, a réagi dans un communiqué le mouvement Les Voix du non, qui rassemble les principaux partis loyalistes.
Ils ont souligné que “les indicateurs sanitaires (…) sont aujourd’hui acceptables et soutenables” pour rendre “possible” l’organisation d’une campagne, qu’ils ont eux-mêmes repris depuis deux semaines. “Nous regrettons qu’à ce moment de notre histoire commune les indépendantistes ne soient pas à la hauteur des enjeux”, a également indiqué Les Voix du non.
La crainte de débordements
Porte-parole du FLNKS, Daniel Goa a de son côté confirmé sur RNC la 1ère que la coalition indépendantiste “et tous les nationalistes dans leur ensemble” maintenaient leur position et “n’iraient pas aux urnes” le 12 décembre.
“On ne se sent pas concerné par ce référendum car les conditions sanitaires et sociales ne sont pas réunies pour être dans la sérénité et la paix”, a-t-il déclaré.
Le leader Kanak a rappelé que le FLNKS n’appelait pas à la violence et demandait à ses militants “de rester chez eux” le jour du vote tout en n’excluant pas “des débordements” du fait “de jeunes sensibles à la cause indépendantiste” et qui ne suivent pas le consignes.
Le FLNKS a demandé aux maires indépendantistes d’assurer “le déroulement normal” du scrutin.
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