Football – Ligue des champions – L’hydre offensive de l’Atalanta Bergame

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Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Sauf pour l’Atalanta Bergame, visiblement. Ainsi, même privé pour raisons personnelles de Josip Ilicic à Lisbonne , la «Dea» paraît ne pas manquer de ressources offensives pour poser de sérieux problèmes à l’arrière-garde parisienne en quarts de finale de la Ligue des champions. Pourtant, Ilicic n’est pas n’importe qui. Sans son quadruplé en 8es de finale retour sur le terrain de Valence (3-4), il est probable que le club transalpin ne serait pas présent dans la capitale portugaise pour disputer cet inédit Final 8. Auteur de 20 buts cette saison toutes compétitions confondues, l’attaquant slovène pèse cependant moins de 20% des buts inscrits par son équipe cette saison. A savoir 118 réalisations, dont 98 dans la seule Serie A. Un bilan d’autant plus impressionnant que, sur le papier, l’Atalanta ne possède pas de «fuoriclasse», du terme italien désignant ces attaquants surdoués et prolifiques.

Luis Muriel, le buteur venu du banc

Symbole de cette attaque protéiforme, le Top 10 des meilleurs buteurs en Serie A lors de la saison écoulée s’avère très révélateur. La formation dirigée par Gian Piero Gasperini est la seule à y placer non pas un ni deux joueurs, mais trois. A savoir Luis Muriel et Duvan Zapata, chacun auteur de 18 réalisations, Ilicic venant ensuite avec ses 15 buts. Muriel, à ce titre, s’avère le plus impressionnant puisqu’il n’a été titularisé qu’à dix reprises, ce qui en fait l’incarnation parfaite du fameux qualificatif de «supersub» (super remplaçant en français dans le texte). A 29 ans, le Colombien a trouvé à Bergame un formidable terrain d’expression, lui qui restait sur des expériences compliquées à Séville ou à la Fiorentina. Il a aussi, et surtout, assimilé ce que Gasperini attendait de lui et pourquoi il n’était pas titulaire dans l’immuable 3-4-2-1 mis en place par le technicien transalpin.

Des milieux qui marquent beaucoup

Dans ce schéma, un seul joueur apparaît indispensable au bon ordonnancement de la machine à marquer qu’est l’Atalanta : Alejandro Gomez. Le numéro 10 argentin a délivré 16 passes décisives à ses partenaires cette saison, le meilleur total en Serie A devant le joueur de la Lazio Rome Luis Alberto (15). Mais si «El Papu» bonifie le jeu de ses partenaires, il est également très bien entouré au milieu du terrain avec des éléments n’hésitant pas à venir porter le danger sur le but adverse. Avec 26 buts à eux trois, Mario Pasalic (9), Ruslan Malinovskiy (8) et Robin Gosens (9) apportent une diversité de dangers qui n’a quasiment pas d’équivalent aujourd’hui en Europe. A tel point que seulement quatre équipes depuis le début de la saison ont réussi à finir une rencontre sans aller chercher le ballon au fond de ses filets au moins une fois. Une performance que seule l’Inter Milan est parvenue à accomplir en 2020, lors de l’ultime journée de championnat (succès à Bergame 0-2). En revanche, d’autres ont pris l’eau de toutes parts, comme l’Udinese (7-1), le Torino (0-7) ou même le Milan AC (5-0).

«Zapata fait partie de ces grands joueurs qui te frappent dès que tu perds un instant ta concentration»

Leonardo Bonucci

A la pointe de l’attaque, comme précisé précédemment, l’Atalanta ne possède pas ce qu’il est permis de qualifier de vedette. En effet, demandez à un amateur avisé qui sont, selon lui, les dix meilleurs avant-centres actuels et il est peu probable qu’il vous cite spontanément Duvan Zapata (29 ans). Il faut dire qu’avant son arrivée à Bergame en prêt lors de l’été 2018, l’autre attaquant colombien du club – avec Muriel – n’avait guère impressionné. Mais sous les ordres de Gasperini, il a pris une autre dimension, inscrivant 41 buts en deux saisons de Serie A. Une sublime affaire pour «la Dea» qui a levé son option d’achat en janvier 2020 pour…. 12 millions d’euros (venant s’ajouter au coût du prêt environ du même ordre, soit un total estimé à 24-25 millions d’euros). Presque un cadeau pour un joueur dont la cote est estimée aujourd’hui à plus de 50 millions d’euros. Interrogé il y a quelques semaines sur l’attaquant le plus difficile à affronter en Serie A, Leonardo Bonucci avait ainsi immédiatement donné le nom du Colombien. «Il est grand, tranchant, il a la puissance, la vitesse. Tu dois avoir une attention particulière. Il fait partie de ces grands joueurs qui te frappent dès que tu perds un instant ta concentration», avait expliqué le défenseur de la Juventus.

Zapata n’est pas le seul à avoir énormément progressé sous les ordres de Gapsperini. Pour les fans de Monaco, difficile, en effet, de reconnaître le Pasalic de la saison écoulée et celui qui évolua à Louis II lors de l’exercice 2015-2016. Certes, à l’époque, il n’avait que 20 ans mais même après, au Milan AC ou au Spartak Moscou, il n’avait pas laissé entrevoir le niveau de jeu qui est le sien actuellement. D’où cette analyse de Gasperini dans les colonnes de L’Equipe, pour expliquer pourquoi son équipe est devenue si redoutable en attaque. «L’an dernier, on était déjà la meilleure attaque du championnat (77 buts), ce n’est pas une nouveauté. C’est simplement dû aux progrès des joueurs d’un point de vue technique, ce qui nous permet d’être plus efficace devant le but (…) Je crois que cette année, on a élargi notre éventail de solutions, beaucoup de mes joueurs ont marqué ou distribué des passes décisives.» Et l’ancien formateur de la Juventus n’est pas pour rien également dans cette formidable progression, qui ne demande qu’à se poursuivre face au Paris SG et aux autres grands d’Europe. 

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