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L’amapiano, le phénomène musical qui enflamme la planète dancefloor

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Sorti des townships en Afrique du Sud, l’amapiano déboule en Europe via, notamment, la sortie de trois albums sur le passionnant label Awesome Tapes from Africa. Histoire d’un genre musical moite comme le club.

“Han” est peut-être l’exclamation la plus adéquate pour résumer l’effet physico-psychique que procure un morceau d’amapiano. Voire “han, mais c’est dément”, avec l’impression que le corps se détache enfin de l’esprit, tous deux entrant en fusion tout en vaquant à leurs occupations dans une brume plus ou moins moite et pétillante selon le degré d’érotisme collé au morceau.

Depuis deux, trois ans, un doux nom circule dans le milieu des musiques électroniques en France, mais surtout en Angleterre : amapiano. Certain·es vous diront qu’ils et elles connaissent ça depuis dix ans, d’autres seront certainement plus sincères et expliqueront ne l’avoir découvert qu’en 2020, voire début 2021, en pleine pandémie mondiale, alors que le clubbing n’était plus qu’un lointain souvenir.

Peu importe, puisque l’Afrique du Sud, elle, en a fait la star de ses soirées, l’amapiano débordant d’ailleurs largement du club pour envahir le quotidien et toutes les strates de la société. “Pas un magasin, pas une rue, pas une radio qui ne diffusent de l’amapiano”, résume Shiba Melissa Mazaza, journaliste musique née en Angleterre, résidant désormais en Afrique du Sud, et qui a signé plusieurs articles sur le sujet dans diverses revues africaines ou anglaises. “On n’entend plus de hip-hop ou de rock. Tout est amapiano.”

House, hip-hop, disco bubblegum

Né il y a une dizaine d’années dans les townships de Johannesburg et de Pretoria, l’amapiano est à la croisée de divers chemins, mais tout le monde s’accorde à dire qu’il n’existerait pas sans le kwaito, autre genre musical qui a émergé à Soweto après l’apartheid, à la suite de la libération de Nelson Mandela en 1990. Une sorte de house ralentie mariée au hip-hop avec une pincée de disco bubblegum qu’il est difficile de définir précisément, tant son principe même est l’assemblage et tant sa destinée est de muter au contact d’autres artistes, d’autres éléments.

À l’origine fut donc le kwaito, dérivé de “kwaai” (soit “chaud”, “en colère” en afrikaans), pour désigner le sentiment de révolte des populations des townships, principalement noires, victimes de la politique ségrégationniste.

Loin d’embrasser formellement cette colère, le kwaito se fait plutôt mélodieux et joyeux, reflétant l’aspiration d’une population à explorer sa liberté et sa joie nouvelles – même si certains textes se montrent clairement engagés.

En 1992, deux DJ de Johannesburg, Oskido et Christos, souvent présentés comme les créateurs du mouvement, fondent le label Kalawa Jazmee, qui participera grandement à sa diffusion, jusqu’à éveiller l’intérêt de Mandela, qui invitera certains artistes à se produire lors de ses meetings. “Le kwaito est né de la fin de l’exil des jeunes Sud-Africains sur leur propre terre”, résumait l’artiste Spoek Mathambo au Guardian en 2011. Malgré ses multiples ramifications, le kwaito repose sur un principe : le ralentissement.

La “ghetto music”

C’est exactement ce que l’on retrouve dans l’amapiano, qui tourne à 110-115 BPM, quand un morceau de house classique avoisine les 130-140. Genre musical immédiatement identifiable à l’oreille, l’amapiano suit une recette simple : un son de synthétiseur ressemblant à un saxo ou tout autre cuivre glissé à contre-temps, une boucle de shaker, un ralentissement des BPM ainsi qu’un preset baptisé “log drum”, version électronique et donc métallisée de tambours africains traditionnels dont le bois présente plusieurs fentes pour produire ce son de grosse basse. Le preset nous amène au deuxième cœur de l’amapiano : Fruity Loops, désormais surnommé FL, un logiciel créé en 1997 contenant plusieurs sons préenregistrés et devenu la base des musiques bidouillées sur ordinateur.

“FL est un logiciel facile à craquer, explique le DJ français Lazy Flow, résident des soirées parisiennes La Créole et grand amateur du genre. L’amapiano fait partie de ce que l’on s’est mis à appeler la ghetto music, un terme générique et sûrement problématique regroupant des musiques DIY faites avec les moyens du bord. Et ça s’entend : c’est souvent crado, il n’y a pas forcément d’expérience de mix mais ça a son charme car les idées sont souvent folles. Donc ça finit par atteindre le sommet des charts.”

Le son ne va faire que se durcir, délaissant sa légèreté roucoulante pour s’enduire de moiteur

Si, à ses débuts, l’amapiano assume à fond une influence jazz voire lounge que résume bien la compilation AmaPiano Volume 1 (House Afrika & Born in Soweto Present, 2016), le son ne va faire que se durcir, délaissant sa légèreté roucoulante pour s’enduire de moiteur et se frotter à la deep house, sans pour autant se confondre avec le Gqom, autre descendant du kwaito.

Des chorégraphies virales

Une house beaucoup plus sombre et abrupte qui explose à partir des années 2010 du côté de Durban, en Afrique du Sud toujours, et dont le label Gqom Oh!, monté en 2016, promeut les productions locales au point de se voir invité en 2018 sur Rinse, radio anglaise spécialisée dans les musiques électroniques.

Mais revenons à notre amapiano et à sa pluie d’artistes : les pionniers MFR Souls, mais aussi Kabza De Small, Calvin Fallo, DJ Maphorisa, pour ne citer que les plus connus. Maphorisa a, entre autres, produit le tube One Dance de Drake paru en 2016 et qui comptait en featuring le Nigérian Wizkid, lié à l’afrobeat (terme fourre-tout désignant la musique populaire ouest-africaine contemporaine). Ou comment l’industrie musicale mainstream américaine aspire les nouvelles tendances, repère les têtes chercheuses sur le continent africain pour concocter des tubes planétaires.

DJ Maphorisa que l’on retrouve, aussi, sur le morceau Lorch aux côtés de Semi Tee, Miano et Kammu Dee, de jeunes stars du genre dont on conseille fortement Gabadiya, le meilleur morceau d’amapiano chanté que l’on ait entendu, sorte de sarabande brûlante et défoncée avec un sens de la répétition avoisinant la transe. Là non plus, pas de grosse production, et un clip entre post-adolescent·es sans beaucoup de moyens mais qui compte trois millions de vues depuis sa sortie sur YouTube en mai 2020.

Ethnomusicologue et fondateur de Faya, l’excellent “podcast du global dancefloor” produit par Nique la radio, Renaud Brizard insiste sur “les contextes complexes et de pauvreté dans lesquels naissent ces musiques. Ces mecs font ça dans leur chambre, en ayant toujours la musique de leurs parents en tête mais en la refaisant à leur sauce, avec des logiciels simplifiés. Ils ne sont pas sur des MacBook Pro. Quant à la créativité, elle vient entre autres du fait que la musique a toujours été très importante en Afrique du Sud.”

“Ce sont des musiques qui circulent pas mal par le biais des transports collectifs, très importants dans le pays. Pour se démarquer, les chauffeurs organisent même des concours pour savoir qui aura la meilleure playlist, le meilleur système son. Ça compte beaucoup pour les clients, notamment pour se chauffer avant d’aller en club.”

La popularisation du genre passe désormais par les réseaux sociaux. Domicilié à Paris, Renaud Brizard suit ces musiques non occidentales sur TikTok, dont certaines chorégraphies virales entraînent dans leur sillage les tracks sur lesquels elles sont réalisées. “Si tu as une meuf forte en danse qui a une audience et qui te sort une choré géniale sur un son, ça peut transformer ce son en tube du jour au lendemain. Là, le tube du moment, c’est Love Nwantiti (Remix) de Ckay, un morceau d’afrobeat qui cartonne sur TikTok.”

Une scène foisonnante

Coincé à Berlin depuis deux ans pour cause de pandémie mondiale, Brian Shimkovitz, fondateur du label Awesome Tapes from Africa, réputé pour ses rééditions de trésors cachés tel Ata Kak, s’est lui tourné vers YouTube pour explorer la production africaine actuelle. “Je trouve ça un peu naze que YouTube soit devenu ma fenêtre sur le monde, mais j’ai découvert plein de jeunes artistes là-dessus.” C’est ainsi qu’il tombe sur le duo Native Soul, Teno Afrika ou encore DJ Black Low, qui ont tous sorti un album sur son label entre 2020 et 2021.

“Teno Afrika est le premier artiste d’amapiano que j’ai contacté après avoir écouté ses morceaux sur YouTube qui avaient 300 vues. Aujourd’hui, je l’ai eu au téléphone et il prenait l’avion pour jouer dans un festival au Japon. C’est la première fois qu’il quitte son pays, il n’a que 19 ans. Je trouve ça génial de faire partie de cette aventure !”

© Tshepo Moloi/Awesome Tapes from Africa

Et d’ajouter : “Ce qui a déclenché le fait de ne pas vouloir simplement écouter cette musique mais aussi de m’impliquer, c’est que je l’ai trouvée très novatrice, dans un sens minimal, avec des couches de maximalisme à l’intérieur. C’est vibrant et ça peut évoluer dans des directions multiples. C’est une sorte de langage que les gens utilisent pour communiquer, comme le reggae qui s’est popularisé de la même façon.”

Contacté par téléphone, DJ Black Low, 21 ans, originaire d’un ghetto de la province de Gauteng, où émerge la majorité des artistes, raconte : “J’ai appris à utiliser Fruity Loops en regardant un tuto sur YouTube. Je voulais produire des beats hip-hop. Mais j’ai découvert l’amapiano via DJ Maphorisa. J’ai bossé un an durant pour le maîtriser.”

Featuring, entraide et diversité

Sur son premier album, Uwami, les paroles des morceaux sont interprétées par plusieurs chanteurs dans différentes langues sud-africaines (le sepedi, le setswana ou le zoulou), ce qui se fait beaucoup dans l’amapiano et illustre la diversité culturelle de l’Afrique du Sud comme le caractère profondément métissé et multiple de ce genre musical.

“Brian [d’Awesome Tapes] m’a contacté sur Facebook. Il m’a offert un contrat et m’a aidé à me faire connaître au-delà de l’Afrique du Sud. Désormais, j’ai un studio dans Pretoria. J’y vais chaque jour pour enregistrer de la musique. Je sais qu’un morceau est bon si je peux jammer immédiatement dessus. Ensuite, je joue les tracks le week-end lors de mes sets, ou bien je les poste sur internet directement.”

DJ Black Low omet d’expliquer que ses morceaux ne se tournent pas tant vers l’efficacité mainstream embrassée par d’autres que vers l’expérimentation, voire la déconstruction/reconstruction, sans jamais perdre de vue le sens du rythme. Brian Shimkovitz : “L’amapiano est une occasion de m’impliquer davantage dans ce que je trouve fascinant : une musique très contemporaine avec un arrière-plan électronique. Je déteste les gens qui sont à la recherche de la dernière mode comme Diplo. Je ne suis pas comme ça. Je suis simplement intéressé par ce qui me paraît pertinent dans l’underground.”

Si le mouvement amapiano est très masculin, les DJ femmes percent de plus en plus. La journaliste Shiba Melissa Mazaza a ainsi concocté la playlist The Women of Amapiano sur Spotify pour le média Pan African Music. Comme chez leurs homologues masculins, un titre comporte souvent deux, trois, voire quatre autrices. À l’image du rap, le featuring permet de s’entraider, de se parrainer, mais démontre aussi l’homogénéité solide d’une communauté et d’un genre musical.

“Il s’agit d’une musique qui nous console autant qu’elle nous enjaille, résume Pierre Kwenders, cofondateur de Moonshine, un collectif de soirées montréalaises s’exportant désormais à l’international, et tournées entre autres vers l’amapiano. Le synthé fonctionne comme un rappel du piano et du chant gospel mais réinterprété en musique électronique.” De son côté, le DJ Lazy Flow est convaincu que l’amapiano est le nouvel afrobeat, prêt à conquérir les charts comme les productions mainstream. “Franchement, je suis sûr qu’Aya Nakamura pourrait revenir avec des prods d’amapiano.” Nous aussi.

Teenage Dreams de Native Soul ; Amapiano Selections de Teno Afrika ; Uwami de DJ Black Low (Awesome Tapes from Africa/Modulor).

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