Laurence Tubiana : « Le “greenwashing” est aujourd’hui le nouveau déni climatique »

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Laurence Tubiana, le 29 juin 2020, à Paris.Laurence Tubiana, le 29 juin 2020, à Paris.

A deux jours de la fin officielle de la 26e Conférence des parties des Nations unies sur le climat (COP26), à Glasgow, en Ecosse, marquée par un tourbillon d’annonces, Laurence Tubiana appelle les Etats et les entreprises à davantage de crédibilité et de transparence. La directrice exécutive de la Fondation européenne pour le climat prévient que le « greenwashing » fait « peser un risque » sur l’accord de Paris sur le climat de 2015, dont elle est l’une des architectes.

La présidence britannique de la COP26 a publié un premier projet de décisions, mercredi 10 novembre au matin. Quelle est votre réaction sur ces textes ?

Sur le volet de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, il y a des bons éléments, et c’est sans doute le mieux que l’on puisse obtenir à ce stade : le rappel de ce que nous dit la science, un appel à accroître les engagements climatiques des pays dès 2022, pour ceux qui sont insuffisants, ou l’appel à accélérer la sortie du charbon et la fin des subventions aux énergies fossiles.

Mais ce projet de décisions est déséquilibré sur le volet financier. Rien n’est dit sur comment compenser le manque à gagner pour les pays en développement, alors que les pays développés ne parviendront pas à mobiliser à temps les 100 milliards de dollars [87 milliards d’euros] par an sur lesquels ils s’étaient engagés. Et les textes sont faibles sur comment aider les pays du Sud à s’adapter au changement climatique. Il y a aussi un langage souple : on est sur l’invitation plutôt que sur l’exigence. C’est une version proche de ce que les Etats-Unis demandent. On aurait eu une version plus européenne, elle aurait été plus contraignante.

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A quels jeux diplomatiques s’attend-on de la part des pays pour peser sur la décision finale ?

Il y aura forcément un redressement vers plus d’ambition sur les finances et sur l’adaptation, notamment sous la pression des petites îles ou du groupe Afrique. A l’inverse, ce ne serait aussi pas étonnant que l’Inde revienne sur la sortie du charbon. C’est un point qui ne tiendra peut-être pas jusqu’à la décision finale. On sait aussi qu’il y a beaucoup d’échanges entre la Chine et les Etats-Unis sur ces textes, et la Chine a montré une certaine flexibilité sur la nécessité d’accroître dès 2022 les engagements climatiques. L’Union européenne, de son côté, n’a pas eu de prise de parole très active, ou fait de nouvelle proposition de texte.

Quel bilan tirez-vous de la COP26 jusqu’à présent ?

Il y a eu beaucoup d’annonces, sur le charbon, le méthane, les forêts. Même si beaucoup de ces coalitions sectorielles sont intéressantes et nécessaires, elles sont toutes volontaires, elles concernent toujours un petit groupe d’acteurs et non l’ensemble, et elles sont parfois un peu gonflées. Les 130 000 milliards de dollars annoncés par 450 banques, assureurs et investisseurs pour financer la transition énergétique sont sans doute plus virtuels que réels.

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