L’aventure des Indes Galantes à l’Opéra Bastille
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Indes Galantes de Philippe Béziat. France, 2020. 1 DVD Pyramide Vidéo. Durée : 108 mintes. Version originale française, sous-titres disponibles en anglais. Bonus : scènes coupées (14 min.) ; Les Indes Galantes, court métrage de Clément Cogitore – 2007 (6 min.)
Des répétitions aux représentations publiques, le réalisateur Philippe Béziat propose avec Indes Galantes une passionnante plongée documentaire dans la naissance d’une création. En faisant dialoguer danses urbaines et chant lyrique dans l’opéra-ballet de Jean-Philippe Rameau, Les Indes Galantes, le metteur en scène Clément Cogitore et la chorégraphe Bantou Dembelé avaient fait entrer en 2019 un nouveau vocabulaire du corps à l’Opéra de Paris.
Ce documentaire passionnant raconte comment une trentaine de danseurs surdoués de krump, de voguing, de popping ou de jump style se sont retrouvés sur le plateau de l’Opéra Bastille, entourant Sabine Devieilhe dans Les Indes galantes, premier opéra baroque monté en 2019 à l’Opéra Bastille sous la direction musicale de Leonardo García Alarcón. Dès les premières scènes du film, Clément Cogitore, artiste plasticien qui signait ici sa première mise en scène, explique aux danseurs ses intentions : raconter l’histoire de communautés venant des quatre coins de la ville, comme ces peuples venant des quatre coins du monde évoqués dans l’œuvre de Rameau. Le film est autant un regard sur ces danseurs très étrangers au monde de l’Opéra, qui découvrent la musique baroque et les richesses du livret, qu’un reportage sur le spectacle en train de se faire. Dramaturgie, conception des décors et des costumes, chorégraphie, répétitions des chanteurs et des chœurs, tout est évoqué subtilement au fil des répétitions et du dévoilement de la production.
Plus le film avance, plus le spectacle se donne à voir, avec des extraits plus longs de la mise en scène et des allers et retours entre moments de répétition et représentation, parfois montés abruptement. Ces moments alternent avec des portraits très impressionnistes, à la manière d’une story sur les réseaux sociaux, mettant en valeur le témoignage de chacun des danseurs embarqués dans cette aventure. Des lascars à la scène des femmes cabines, ceux-ci ont du se débrouiller avec les clichés liés à l’image de leurs corps ou à la couleur de leur peau, pour les transcender. Et ils y parviennent aisément, tant leur immersion dans le monde de l’Opéra a été totale et sincère.
La dernière partie du documentaire est consacrée à l’exégèse et à la mise en place de la célèbre « danse du calumet de la paix exécuté par les sauvages », scène finale des Indes galantes. Clément Cogitore en avait fait un court-métrage en 2017 pour le site Troisième scène, ce qui lui avait valu d’être invité à mettre en scène l’opéra complet sur le plateau de l’Opéra Bastille. La fin de la répétition, où danseurs, chanteurs et choristes sont mêlés, donne lieu à un moment d’exultation spontané, autour de la chorégraphe Bintou Dembélé, à la fois protectrice et galvanisante.
Quelques minutes avant le lever de rideau, les encouragements se mêlent aux prières pour résister au trac, tandis qu’en coulisses, les yeux se lèvent fébrilement vers les écrans de contrôle. Un moment magique à partager avec tous ces artistes…
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Indes Galantes de Philippe Béziat. France, 2020. 1 DVD Pyramide Vidéo. Durée : 108 mintes. Version originale française, sous-titres disponibles en anglais. Bonus : scènes coupées (14 min.) ; Les Indes Galantes, court métrage de Clément Cogitore – 2007 (6 min.)