Le Ballet du Rhin sur les ailes du désir
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Opéra national du Rhin, Strasbourg. 2-XI-2021. Ballet du Rhin : Les ailes du désir. Ballet en deux actes d’après le film de Wim Wenders « Les Ailes du désir » (Der Himmel über Berlin, 1987). Chorégraphie : Bruno Bouché. Dramaturgie musicale : Bruno Bouché, Jamie Man. Musique : Antony and the Johnsons, John Adams, Jean-Sébastien Bach, Jamie Man, Olivier Messiaen, Einstürzende Neubauten, Steve Reich, Jean Sibelius. Piano : Bruno Anguera Garcia. Dramaturgie : Christian Longchamp. Scénographie : Aurélie Maestre. Assistante scénographie : Clara Cohen. Costumes : Thibaut Welchlin. Lumières : David Debrinay. Vidéo : Etienne Guiol. Accompagnement artistique suspensions. Fabrice Guillot. Avec les danseurs du CCN • Ballet de l’Opéra national du Rhin
Les Ailes du désir est un envoûtant ballet au rythme mélancolique et à la chorégraphie lyrique, adapté du film de Wim Wenders par Bruno Bouché, le directeur du ballet du Rhin.
Pour son premier ballet conçu pour toute une soirée, le chorégraphe et directeur du ballet du Rhin Bruno Bouché a choisi d’adapter Les ailes du désir, le célèbre film de Wim Wenders sorti en 1987. De cette onirique histoire d’anges veillant sur un Berlin d’avant la chute du mur, avec ses personnages interlopes et noctambules, Bruno Bouché fait une rêverie crépusculaire, principalement nocturne, pour un ballet qui répond à ses moindres désirs.
Car le désir et la sensualité sont présents dès la première scène, avec des anges aux pardessus uniformément gris dont les pans lèchent les bottes. Le chorégraphe imagine un vocabulaire gestuel pour ses anges proche des cygnes, sur la musique céleste de Sibelius et de Messiaen. Envoyés sur terre pour poser une main bienveillante sur les épaules des humains, les anges peuvent cependant échouer ou faillir, nous dit le chorégraphe. Ils peuvent, par exemple, tomber amoureux, et choisir de décrocher leurs ailes, comme le fait l’ange Damiel. Après sa rencontre avec Marion l’acrobate, il la suit dans un concert de Nick Cave, qui donne lieu à une extraordinaire et sensuelle scène rougeoyante, en costumes de cuir et de vernis noir.
Dans un deuxième acte beaucoup plus ambitieux sur le plan chorégraphique, où les manteaux longs ont laissé la place à des chemises et où les danseuses sont sur pointes, Bruno Bouché lance ses danseurs anges sur un plateau dégagé, pour une superbe envolée. Cette recherche d’élévation laisse apparaître quelques danseurs remarquables (en noir) dans des sauts magnifiques et plus de danse (jetés, tours, manège et adage). On y admire une belle écriture chorégraphique, fluide et lyrique, avec la capacité à faire surgir des duos d’une masse compacte de danseurs. Cette seconde partie exclusivement chorégraphique, ample et généreuse, fait pendant à la première partie plus narrative, fidèle au film. Elle révèle une compagnie plein de personnalités exceptionnelles et de physiques longilignes. Après le Toulouse-Lautrec de Kader Belarbi pour le Ballet du Capitole, il se passe décidément quelque chose en régions, comme le prouve la réussite de cet Ailes du désir par le ballet du Rhin.
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Opéra national du Rhin, Strasbourg. 2-XI-2021. Ballet du Rhin : Les ailes du désir. Ballet en deux actes d’après le film de Wim Wenders « Les Ailes du désir » (Der Himmel über Berlin, 1987). Chorégraphie : Bruno Bouché. Dramaturgie musicale : Bruno Bouché, Jamie Man. Musique : Antony and the Johnsons, John Adams, Jean-Sébastien Bach, Jamie Man, Olivier Messiaen, Einstürzende Neubauten, Steve Reich, Jean Sibelius. Piano : Bruno Anguera Garcia. Dramaturgie : Christian Longchamp. Scénographie : Aurélie Maestre. Assistante scénographie : Clara Cohen. Costumes : Thibaut Welchlin. Lumières : David Debrinay. Vidéo : Etienne Guiol. Accompagnement artistique suspensions. Fabrice Guillot. Avec les danseurs du CCN • Ballet de l’Opéra national du Rhin