Le coronavirus frappe les populations de cerfs

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Près de la moitié des cerfs de Virginie testés dans quatre États américains sont porteurs du SARS-CoV-2, le coronavirus responsable de la COVID-19, selon une nouvelle étude. Tout indique que les cerfs du Québec sont aussi infectés, selon les experts, qui recommandent que les chasseurs mettent masque et gants avant de manipuler leurs proies. D’autres espèces animales sont aussi susceptibles d’être infectées : le zoo de Granby s’apprête à vacciner une centaine d’animaux.

Barbancourt

le rhum des connaisseurs



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            <time datetime="2021-11-12T05:00:00-05:00" itemprop="datePublished">
                <span class="publicationsDate--type-publication">Publié le 12 novembre 2021 à 5h00</span>
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                <span class="name authorModule__name ">Mathieu Perreault</span>
                        <span class="organization authorModule__organisation authorModule__organisation--size-small organization--size-small ">La Presse</span>
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                    <h2 class="textModule textModule--type-chapter ">«&nbsp;Inquiétant&nbsp;» </h2>

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                        <p class="credit photoModule__caption photoModule__caption--credit">PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE L’UNIVERSITÉ LAVAL</p>
                                    <p class="description photoModule__caption photoModule__caption--description">Steeve Côté, expert du cerf de Virginie à l’Université Laval</p>
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                    <p class="paragraph textModule textModule--type-paragraph ">«&nbsp;Je me serais attendu à un taux d’infection beaucoup moins élevé&nbsp;», explique Steeve Côté, expert du cerf de Virginie à l’Université Laval. «&nbsp;Les chevreuils ne vivent pas tant que ça en groupes, ils n’ont pas beaucoup de contacts avec les humains. J’imagine qu’il y a une source de contagion quelque part, peut-être les eaux usées.&nbsp;» M.&nbsp;Côté juge qu’une présence aussi élevée d’anticorps au SARS-CoV-2 est «&nbsp;inquiétante&nbsp;», mais souligne qu’il n’y a «&nbsp;pas de preuve d’infections de l’animal à l’humain pour le moment&nbsp;». Hélène Carabin, vétérinaire à l’Université de Montréal, estime que l’étude, menée sur des populations de cerfs en Illinois, en Pennsylvanie, au Michigan et dans l’État de New York, montre la nécessité de faire un suivi «&nbsp;multi-espèces » des virus. «&nbsp;C’est vraiment important de traiter les maladies infectieuses globalement, sans faire de distinction entre santé animale et santé humaine, parce qu’elles peuvent passer de l’un à l’autre.&nbsp;» Ce concept d’«&nbsp;une seule santé&nbsp;» (<em>One Health</em>) est plus avancé aux États-Unis, selon Omar Ndao, directeur du Centre national de référence en parasitologie au Centre universitaire de santé McGill (CUSM). «&nbsp;L’étude a été faite parce qu’ils prennent des échantillons de sang des chevreuils qu’ils conservent pendant dix&nbsp;ans, alors on peut faire des tests sur les années précédant l’apparition d’une maladie.&nbsp;» Selon M.&nbsp;Côté, le dépistage du SARS-CoV-2 chez le cerf de Virginie n’a pas été fait au Canada. </p>

                    <h2 class="textModule textModule--type-chapter ">Précautions</h2>

                    <p class="paragraph textModule textModule--type-paragraph ">Selon la D<sup>re&nbsp;</sup>Carabin, les chasseurs devraient porter des gants et un masque quand ils manipulent les cerfs qu’ils viennent d’abattre, «&nbsp;surtout s’ils ne sont pas vaccinés&nbsp;». «&nbsp;Cela dit, pour le moment, il n’y a pas de preuves de transmission de l’animal à l’humain.&nbsp;» Et dans le parc de Longueuil aux prises avec une surpopulation de cerfs, «&nbsp;il faut vraiment s’approcher beaucoup pour qu’il y ait un risque, mais je dirais que peut-être les gens non vaccinés pourraient porter un masque s’ils croisent souvent des chevreuils&nbsp;». </p>

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                    <h2 class="textModule textModule--type-chapter ">Réservoir et mutations</h2>

                    <p class="paragraph textModule textModule--type-paragraph ">La présence du SARS-CoV-2 chez les cerfs n’est pas problématique seulement parce qu’ils peuvent infecter les chasseurs. Ils peuvent aussi constituer un «&nbsp;réservoir&nbsp;» du coronavirus, qui pourrait rester en circulation même s’il est éradiqué chez l’humain, et des mutations pourraient survenir et être transmises aux humains. La D<sup>re&nbsp;</sup>Carabin et M.&nbsp;Côté soulignent que l’humain est pour le moment une source d’échange du virus plus importante et donc plus propice aux mutations, et que l’éradication du SARS-CoV-2 au Canada n’est pas pour demain. «&nbsp;Avec la maladie de Lyme, par exemple, le cerf est un hôte secondaire, mais le principal réservoir est la souris&nbsp;», souligne la D<sup>re&nbsp;</sup>Carabin. En septembre&nbsp;2020, une étude danoise publiée dans la revue <em>Nature</em> a conclu que les mutations du SARS-CoV-2 observées chez le vison n’étaient pas problématiques pour l’humain. Au début de la pandémie, des millions de visons ont été éliminés quand des éclosions sont apparues dans les élevages en Europe. </p>

                    <h2 class="textModule textModule--type-chapter ">Le vaccin au zoo</h2>

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                        <p class="credit photoModule__caption photoModule__caption--credit">PHOTO FOURNIE PAR LE ZOO DE GRANBY</p>
                                    <p class="description photoModule__caption photoModule__caption--description">Émilie Couture, vétérinaire au zoo de Granby</p>
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                    <p class="paragraph textModule textModule--type-paragraph ">Au début de l’année, plusieurs gorilles du zoo de San&nbsp;Diego sont tombés malades de la COVID-19, vraisemblablement infectés par des visiteurs. L’épisode a suscité une course au vaccin vétérinaire, qui profitera aux pensionnaires du zoo de Granby d’ici quelques semaines. «&nbsp;Il y a déjà eu une première vague de vaccination dans des zoos américains, et nous faisons partie de la deuxième&nbsp;», explique Émilie Couture, vétérinaire au zoo de Granby. Les espèces les plus vulnérables à la maladie sont les félins et les primates, ainsi que certains cousins des furets, selon la D<sup>re&nbsp;</sup>Couture. Les oiseaux et les bovins sont relativement protégés. Le vaccin vétérinaire, mis au point par la firme vétérinaire américaine Zoetis, consiste en deux doses administrées à trois semaines d’intervalle, avec le même dosage pour tous les animaux, grands et petits. </p>

                <div class="capsuleModule ACT">
                <h2 class="textModule textModule--type-chapter ">Les infections chez les cerfs en chiffres</h2>

                <h3 class="textModule textModule--type-subhead ">67&nbsp;%</h3>

                <p class="paragraph textModule textModule--type-paragraph ">Taux d’infection au SARS-CoV-2 au Michigan</p>

                <h3 class="textModule textModule--type-subhead ">44&nbsp;%</h3>

                <p class="paragraph textModule textModule--type-paragraph ">Taux d’infection au SARS-CoV-2 en Pennsylvanie</p>

                <h3 class="textModule textModule--type-subhead ">31&nbsp;%</h3>

                <p class="paragraph textModule textModule--type-paragraph ">Taux d’infection au SARS-CoV-2 dans l’État de New&nbsp;York</p>

                <h3 class="textModule textModule--type-subhead ">7&nbsp;%</h3>

                <p class="paragraph textModule textModule--type-paragraph ">Taux d’infection au SARS-CoV-2 en Illinois</p>

                <h3 class="textModule textModule--type-subhead ">Source&nbsp;: <em>Proceedings of the National Academy of Sciences</em></h3>

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