“Le Ladies Football Club” : quand onze ouvrières anglaises touchaient à la liberté
[Les poches de l’été] “Voilà pourquoi je frappe dans cette foutue balle, c’est la fille de l’industrie qui nous exploite” : à la rencontre des pionnières du foot anglais au féminin dans un livre en vers libres signé de l’Italien Stefano Massini.
6 avril 1917. Alors que les morts s’accumulent au front, loin des combats, onze ouvrières de Sheffield, dans le nord de l’Angleterre, profitent de leur pause pour avaler un sandwich. Qui sait pourquoi soudain l’une d’elles se lève pour aller taper dans l’objet sphérique abandonné au milieu de la cour ? Et pourquoi les dix autres la suivent ?
L’épisode qui aurait pu les tuer – l’objet était un prototype de bombe, heureusement désamorcée – va les faire naître : l’un des premiers onze de football féminin de l’Histoire vient de se dresser. Toutes joueront en short, n’en déplaise au clergé.
Humiliations, paternalisme, socialisme
Après avoir orchestré la saga banquière des Frères Lehman, le dramaturge italien Stefano Massini versifie à nouveau la légende. Inspiré par les célèbres Ladies Football Club anglais des années 1940, il donne voix, corps et mollets à ces pionnières inspirantes.
Chacune de ses héroïnes émancipées à ses raisons de courir – humiliations, paternalisme, socialisme – mais toutes vont s’unir pour l’amour du jeu, de la révolte et de la liberté conquise à coups de crampons. Ola !
Le Ladies Football Club de Stefano Massini (10/18), traduit de l’italien par Nathalie Bauer, 168 p., 7,10 €. En librairie.
