Le Royaume-Uni et l’Australie ratifient un accord de libre-échange post-Brexit – BNH Culture

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Le premier ministre australien, Scott Morrison, et son homologue britannique, Boris Johnson, le 1er novembre 2021.Le premier ministre australien, Scott Morrison, et son homologue britannique, Boris Johnson, le 1er novembre 2021.

C’est le premier véritable accord de libre-échange obtenu par le Royaume-Uni depuis le Brexit. Londres a signé, jeudi 16 décembre, un compromis commercial avec l’Australie, qui devrait lui ouvrir les portes de la région Asie-Pacifique.

L’accord « historique » ratifié lors d’une cérémonie virtuelle avait fait l’objet d’un accord de principe en juin entre le premier ministre britannique, Boris Johnson, et son homologue australien, Scott Morrison. « Les négociateurs ont maintenant finalisé tous les chapitres », affirme le ministère britannique du commerce international dans un communiqué.

Il s’agit du premier accord obtenu par Londres à ne pas être simplement un renouvellement ou une adaptation de ceux qui existent entre l’Union européenne (UE) et d’autres pays.

Il permettra à tous les biens britanniques d’entrer en Australie sans droits de douane. Le texte, qui sera soumis à l’examen des parlementaires à Westminster, doit générer « 10,4 milliards de livres supplémentaires d’échanges commerciaux (…) en éliminant les droits de douane sur 100 % de [leurs] exportations ».

Les échanges commerciaux entre les deux pays représentaient 13,9 milliards de livres en 2020, soit à peine plus de 1 % du total des échanges commerciaux britanniques. Mais Londres espère que cet accord va changer la donne.

Il établit « de nouvelles normes mondiales dans le numérique et les services, créera de nouvelles opportunités de travail et voyages pour les Britanniques et les Australiens », souligne le gouvernement britannique. Le Royaume-Uni vante un texte « fait sur mesure pour l’économie britannique » notamment dans les domaines où le pays est « un leader mondial, comme la technologie et le numérique ».

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Les professionnels britanniques du secteur des services, notamment les architectes, avocats ou chercheurs, auront accès à des visas de travail en Australie : « C’est plus que l’Australie a jamais offert à un autre pays dans un accord de libre-échange », se félicite le ministère du commerce international.

Rejoindre le traité commercial transpacifique

Ce compromis « dope nos chances de rejoindre le traité commercial transpacifique (CPTPP) », qui regroupe onze pays d’Amérique et d’Asie et pèse « 8 400 milliards de livres en PIB ». Le président de l’organisation patronale CBI, Karan Bilimorian, a salué un accord « complet et moderne », qui « ouvre de nouvelles frontières pour les entreprises britanniques ».

Le Royaume-Uni a déjà obtenu des accords avec l’UE, de loin son premier partenaire commercial, le Japon, la Nouvelle-Zélande, ou encore avec des pays européens non-membres de l’UE, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein.

Le pays discute avec l’Inde et a lancé début octobre les négociations pour un accord de libre-échange avec les six pays arabes du Golfe. Il cherche aussi à renforcer ses liens commerciaux avec les États-Unis, sans avoir pu décrocher pour l’heure de promesse de Washington.

Boris Johnson avait appelé à quitter l’UE en promettant que le Royaume-Uni aurait plus de potentiel économique en faisant cavalier seul, vantant son concept de « Global Britain », ou « Grande-Bretagne planétaire ».

Un accord dénoncé par Greenpeace

L’ONG Greenpeace a, pour sa part, déploré un accord au texte « pas encore publié » et qui aura « non seulement l’un des pires impacts sur le climat mais avec un pays qui est l’un des principaux centres mondiaux de déforestation ». Selon l’ONG, l’accord va à l’encontre des objectifs environnementaux du Royaume-Uni, qui vise la neutralité carbone en 2050.

Pendant les négociations entre les deux pays, le secteur agricole britannique s’était par ailleurs inquiété de la concurrence des produits australiens, comme le bœuf et l’agneau, moins chers avec un élevage plus industriel aux normes sanitaires plus souples.

Pour rassurer les éleveurs, Londres avait indiqué que le texte prévoirait une limite sur les importations sur le sol britannique sans droits de douane pendant quinze ans, par le biais notamment de quotas. Mais le gouvernement britannique n’a pas fourni de détails sur le volet agricole dans son communiqué de jeudi.

Londres et Canberra avaient indiqué vouloir approfondir leur coopération également sur le volet de la sécurité, comme en témoigne le partenariat conclu entre les États-Unis, baptisé AUKUS, qui a déclenché la colère de Paris en annulant de facto un contrat pour l’achat de sous-marins français d’une valeur de 55 milliards d’euros avec les Australiens.

Le Monde avec AFP

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