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Magnifique hommage de Decca aux gravures historiques de Böhm chef lyrique et symphonique

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Œuvres de Ludwig van Beethoven (1770-1827), Johannes Brahms (1833-1897), Anton Bruckner (1824-1896), Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), Franz Schubert (1797-1828), Richard Strauss (1864-1949), Johann Strauss II (1825-1899), Richard Wagner (1813-1883), Carl Maria von Weber (1786-1826). Interprètes (liste sélective) : Teresa Stich-Randall, soprano ; Hilde Rössel-Majdan, contralto ; Waldemar Kmentt, ténor ; Kurt Böhme, basse ; Birgit Nilsson, soprano ; Luisa Della Casa, soprano ; Theo Adam, baryton ; Margarete Klose, mezzo-soprano ; Kurt Böhme, basse ; Gundula Janowitz, soprano ; Elisabeth Schwarzkopf, soprano ; Christa Ludwig, contralto ; Hans Hopf, ténor ; Paul Schöffler, baryton ; Walter Berry, baryton ; Anton Dermota, ténor ; Elisabeth Grümmer, soprano ; Marga Höffgen, contralto ; James King, ténor ; Josef Greindl, basse ; Wolfgang Windgassen, ténor ; Martha Mödl, soprano ; Gottlob Frick, basse ; Sena Jurinac, soprano ; Leonie Rysanek, soprano ; Gustav Neidlinger, baryton-basse ; Wihelm Backhaus, piano ; Friederich Gulda, piano ; Hans Richter-Haaser, piano ; Chœur du Festival de Bayreuth ; Chœur de l’Opéra d’État de Vienne ; Orchestre symphonique de Vienne ; Orchestre Royal du Concertgebouw d’Amsterdam ; Orchestre philharmonique de Vienne ; Orchestre du Festival de Bayreuth ; direction : Karl Böhm. 1 coffret de 38 CD Decca (+ le Ring en un Blu-Ray). Enregistrés entre 1950 et 1973. Textes de présentation en français, allemand et anglais. Durée totale : 39 heures 27 minutes 6 secondes

La considérable discographie d’après guerre de Karl Böhm s’est répartie entre le legs DG, surtout gravé à Berlin, et les gravures Decca et Philips des années cinquante, enregistrées tant à Vienne avec les deux grands orchestres (symphonique et philharmonique) qu’à Amsterdam. Réunies en un gros et magnifique coffret, ces disques sont complétés par l’historique Tétralogie captée à Bayreuth en 1966 et 1967, l’une des plus belles jamais enregistrées. Un ensemble somptueux, dominé par la fameuse « Romantique » de Bruckner de 1973, sans doute l’un des plus beaux disques de l’histoire.

Dans les années cinquante, Karl Böhm (1894-1981) engrangea une vaste discographie pour Philips et Decca, essentiellement avec les Wiener Philharmoniker mais aussi avec l’autre orchestre viennois, les Symphoniker et le Concertgebouw d’Amsterdam. Elle constitue la première grande partie du volumineux coffret qu’Universal consacre au grand chef, agrémenté d’un remarquable texte de présentation du à Rémy Louis. Elle permet de retrouver le style impeccable mais toujours pertinent du chef dans les classiques viennois. Mozart se taille la part du lion avec huit Symphonies, les n° 34, 36 et 38 avec les WPO les cinq autres avec le Concertgebouw. Évidemment, tout ceci est bien antérieur à la révolution « historiquement informée » tout comme à celle de Harnoncourt, qui lui aussi gravera ces œuvres avec le Concertgebouw. Mais quelle énergie, quelle rigueur qui n’exclut pas l’émotion ! Le Requiem avec les WSO demeure un des sommets de la discographie (solistes Stich Randall, Malaniuk, Kmentt et Böhme), tandis que les opéras (les Noces de Figaro, Cosi fan tutte, la Flûte enchantée) pétillent d’esprit et de vie, malgré les coupures et les absences de dialogue caractéristiques de l’époque. Et les distributions (Jurinac, Streich, Berry, Ludwig, Simoneau, Lipp, Della Casa, Dermota, Kunz , Schöffler parmi les plus glorieux) rappellent la splendeur de la troupe viennoise d’alors. L’ultime Concerto n° 27 fait entrer en scène Backhaus, dont l’entente avec Böhm nous vaut un splendide Concerto n° 3 de Beethoven et un inégalé Concerto n° 1 de Brahms ; il faudra attendre 1967 pour disposer du deuxième, tout aussi admirable d’ailleurs. On placera le Concerto n° 1 de Beethoven avec Gulda un cran en dessous mais la jubilatoire Fantaisie chorale avec Richter-Haaser au même niveau. Enfin, outre quelques symphonies romantiques (n° 8 et n° 9 de Beethoven, puissantes et architecturées), un superbe couplage schubertien (Symphonie n° 5 et « inachevée »), une poétique n° 3 de Brahms et quelques ouvertures de Weber complètent ce tableau. Parallèlement, Böhm, ami et défenseur inaltérable de Strauss gravait aussi les Quatre derniers lieder avec Della Casa, les seuls à rivaliser avec l’immortelle gravure de Schwarzkopf, un Mort et Transfiguration superbe avec le Concertgebouw et surtout une somptueuse Femme sans ombre en 1955 (Hopf, Rysanek, Höngen, Schöfler, Götz essentiellement) qui demeure un des sommets de l’œuvre. Böhm ne reviendra curieusement chez Decca que pour deux autres gravures légendaires avec les WPO, les Symphonies n° 3 et n° 4 de Bruckner ; on ne répètera jamais assez que cette « Romantique » enregistrée en 1973 est l’un des plus beaux disques de l’histoire. Curieusement, les Symphonies n° 7 et n° 8 avec le même orchestre paraîtront chez DG… Contemporaine de ces Bruckner enfin est la pétillante Fledermaus, hilarante mais dépourvue des dialogues parlés. On passera sous silence le curieux fourre-tout du CD 14, récital de lieder et d’airs d’opéras où Patzak et Dermota notamment ne sont parfois pas accompagnés par Böhm (et Paul Schöffler par Moralt !).

Restent les douze derniers disques du coffret, avec la célèbre Tétralogie captée à Bayreuth lors des festivals des années 1966-1967 ; au-delà d’incarnations légendaires (le Siegfried de Windgassen, la Brünnhilde de Nilsson et le Wotan d’Adam avant tout, mais la Waltraute de Mödl, la Sieglinde de Rysanek, le Siegmund de King, le Hagen de Greindl ou la Freia de Silja sont à thésauriser également), c’est la tension orchestrale, le sens du drame, la progression sans emphase et la vie de l’ensemble qui sont admirables. Certes, nous sommes loin ici des lenteurs cosmiques de Knappertsbusch ou la formidable tension surhumaine de Furtwängler, mais chaque instant capte l’attention et fait vivre l’immense drame.

Magnifique hommage à un chef plus discret sinon secret que certains de ses grands contemporains comme Karajan, mais dont le style toujours impeccable et dénué d’effet traverse admirablement les années.

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Œuvres de Ludwig van Beethoven (1770-1827), Johannes Brahms (1833-1897), Anton Bruckner (1824-1896), Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), Franz Schubert (1797-1828), Richard Strauss (1864-1949), Johann Strauss II (1825-1899), Richard Wagner (1813-1883), Carl Maria von Weber (1786-1826). Interprètes (liste sélective) : Teresa Stich-Randall, soprano ; Hilde Rössel-Majdan, contralto ; Waldemar Kmentt, ténor ; Kurt Böhme, basse ; Birgit Nilsson, soprano ; Luisa Della Casa, soprano ; Theo Adam, baryton ; Margarete Klose, mezzo-soprano ; Kurt Böhme, basse ; Gundula Janowitz, soprano ; Elisabeth Schwarzkopf, soprano ; Christa Ludwig, contralto ; Hans Hopf, ténor ; Paul Schöffler, baryton ; Walter Berry, baryton ; Anton Dermota, ténor ; Elisabeth Grümmer, soprano ; Marga Höffgen, contralto ; James King, ténor ; Josef Greindl, basse ; Wolfgang Windgassen, ténor ; Martha Mödl, soprano ; Gottlob Frick, basse ; Sena Jurinac, soprano ; Leonie Rysanek, soprano ; Gustav Neidlinger, baryton-basse ; Wihelm Backhaus, piano ; Friederich Gulda, piano ; Hans Richter-Haaser, piano ; Chœur du Festival de Bayreuth ; Chœur de l’Opéra d’État de Vienne ; Orchestre symphonique de Vienne ; Orchestre Royal du Concertgebouw d’Amsterdam ; Orchestre philharmonique de Vienne ; Orchestre du Festival de Bayreuth ; direction : Karl Böhm. 1 coffret de 38 CD Decca (+ le Ring en un Blu-Ray). Enregistrés entre 1950 et 1973. Textes de présentation en français, allemand et anglais. Durée totale : 39 heures 27 minutes 6 secondes

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