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“Neige” ressort au cinéma et réchauffera votre cœur

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Le film de Juliet Berto et Jean-Henri Roger de 1981 ressort dans une copie restaurée et souffle un air frais sur le cinéma français d’aujourd’hui.

Il neige sur le cinéma français, qui sans doute pas assez couvert, s’est chopé une méchante grippe qui enrhume principalement le cinéma d’auteur ou assimilé. Titane de Julia Ducournau, Annette de Leos Carax ou France de Bruno Dumont, autant de films “signés” et rendus sur-visibles par le dernier festival de Cannes, jusqu’à remporter pour l’un d’entre eux (Titane) la Palme d’or, peinent à trouver leur public.

La faute au méchant Covid-19 ? Pas seulement. Pendant le naufrage du cinéma d’auteur, certains mastodontes franco-français, de Bac Nord aux Illusions perdues, quelles que soient les circonstances exceptionnelles de la pandémie (ou grâce à elle ?) font le plein.

Vive le trop

C’est quoi le problème, voire la maladie qui justifierait un tel désamour ? Trop triste, trop dur, trop artiste ? La ressortie en copie restaurée de Neige de Juliet Berto et Jean-Henri Roger rappelle qu’en la matière, on a toujours raison d’être trop. Comme un remède plus homéopathique que de cheval, ce “vieux” (1981) film d’auteur prouve, à l’instar de la polysémie de son titre, que la neige peut réchauffer le cœur autant qu’elle refroidit nos âmes.

Pour leur premier film en duo, autant professionnel que sentimental, Berto et Roger exhaussent le cliché : la neige est un blanc manteau qui embellit et protège autant qu’il menace la survie de ceux qu’il enveloppe. Neige comme une Blanche-Neige qui muterait en inquiétante sorcière. Pour Juliet Berto, qui vient des films de Godard (La Chinoise) et de Rivette (Céline et Julie), comme pour Jean-Henri Roger, ancien membre avec Godard du ciné-collectif Dziga Vertov (Pravda ou Le Vent d’est en 1969), Neige est l’occasion de rendre hommage à tous ces magisters tout en les dérivant à leur façon.

Anita la barmaid (Juliet Berto), Willy le boxeur amoureux (Jean-François Stévenin), Jocko le pasteur antillais (Robert Liensol), Bobby, le gavroche-dealer d’héroïne (Ras Paul I Nephtali), Betty l’accro (Nini Crépon), les flics (Patrick Chesnais et Jean-François Balmer) : autant d’autochtones d’un monde parallèle qui dans leurs pérégrinations satellisées entre le métro Barbès et la place Pigalle courent aussi vite que les protagonistes du Bande à part de Godard, si ce n’est qu’ils foncent à tombeau ouvert vers un cimetière où la drogue creuse les tombes.

Film rivettien

Beaucoup de Rivette aussi dans le cadavre exquis du film : “neige” est à la fois le mot de passe pour désigner la cocaïne et son autre synonyme, “blanche”, désigne la place du même nom, à l’époque plaque tournante du trafic. Mais cette rivettisation de Neige dit aussi que son jeu de l’oie est un jeu truqué qui ramène toujours à la case “pas de chance”. Cœurs bisés, amour à la ramasse, jeune dealer flingué “accidentellement” par les flics, Neige fait tomber les flocons du cafard. Mais comme dans les meilleurs blues, de cette noirceur surgit l’aurore d’un hymne à l’humanité : entraide, solidarité de la poisse, tendresse pour tous les marginaux.

Rétrospectivement documentaire, Neige nous parle d’un temps où il y avait une première classe dans un métro où tout le monde fumait, des stripteases forains entre Blanche et Pigalle, des cinémas de quartier où la projection des films de kung-fu étaient propices à bien des plaisirs furtifs, des rades locaux, pandémonium du savoir vivre, de la castagne et des trahisons.

Un film radical et moderne

Mais cette documentation d’époque ne provoque pas pour autant une once de nostalgie. Bien au contraire, dans sa radicalité cinématographique (bien cadrée par le chef-opérateur William Lubtchansky), Neige donne des idées pour aujourd’hui et bien des raisons malgré tout d’espérer, cinématographiquement, humainement, politiquement (féminisme affirmé) et, osons le dire, populairement (cf. l’apparition rédimée de quelques vieux de la vieille du ciné popu, dont Raymond Bussières et Eddy Constantine).

Et puis surtout, cadeau surnuméraire : Juliet Berto. Dont il est étonnant que Duras l’ait ratée pour son cinéma tant son jeu et son phrasé sont ceux d’une frangine canaille de Delphine Seyrig ou d’une cousine dessalée de Bulle Ogier. Pas la peine de gloser dans la dithyrambe, puisque tout est magnifiquement et amoureusement dit dans la chanson qu’Yves Simon lui a dédiée : au pays des merveilles de Juliet, miss Berto fut une Alice moderne, toute de bonheur et de terreur entremêlées. Une amie, une camarade, à la vie, à la mort. La reine de Neige.

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