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Que vaut la cinquième (et dernière) saison de “Gomorra” ?

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La série de Roberto Saviano, devenue un phénomène de société en Italie, revient pour une cinquième et ultime saison en forme de conclusion apothéotique. Au programme : le retour d’un roi déchu, une montagne de cadavres, et même une résurrection.

La fascination qu’exerce Gomorra, depuis ses débuts en janvier 2015, réside en partie dans la capacité qu’a eue la série à glisser progressivement d’un récit naturaliste à forte teneur sociologique vers le drame shakespearien.

L’adaptation en série du roman-enquête de Roberto Saviano, qui explore les arcanes de la Camorra, l’organisation mafieuse napolitaine, s’est graduellement transmutée en un roman familial sensible, invariablement sanglant et pourtant farouchement sentimental, jusqu’à atteindre le point de bascule définitif que compose cette cinquième et ultime saison.

Soap opéra ténébreux

Comme libérée de sa visée documentariste – qui a participé à son succès en décrivant méticuleusement le système tentaculaire des clans mafieux napolitains (rappelons que Saviano est journaliste avant d’être showrunner) –, la série s’autorise (finalement) à pleinement incarner ce qu’elle a fini par lentement devenir : un soap opera ténébreux, où les intrigues conjugales farfelues qui identifient généralement le genre seraient remplacées par les règlements de compte sanglants et les trahisons à rebonds, qui dans Gomorra sont la règle.

Cette dimension frontalement (soap) opératique pourrait être perçue comme l’aveu d’échec d’une série qui aurait perdu de vue son ambition séminale (l’auscultation sociologique de la Camorra, une plongée réaliste dans l’enfer de la pègre napolitaine), pour bifurquer vers un drame baroque et intime aux rebondissements toujours plus invraisemblables, largement inféodé à l’attachement que portent les spectateur·ices à ces personnages de malfrats, souvent abominables, qu’ils ont appris à aimer malgré eux.

Ce glissement (pour le dire grossièrement) de la semi-enquête à la fiction totale nous apparaît au contraire curieusement touchant, comme le révélateur d’une série qui, dépassée par son succès phénoménal (d’abord en Italie, puis dans le monde entier), n’aurait plus d’autres choix que de démêler le roman familial et sentimental qu’elle a fini par tisser à son corps défendant.

Il n’y a plus (ou alors si peu) de menace policière pesante, plus d’enquêteurs opiniâtres décidés à enrayer la criminalité qui gangrène Naples, plus de Napolitains horrifiés, témoins de la violence froide d’une poignée d’assassins ; la cité toute entière semble être devenue le royaume de ces affranchis aux sobriquets lointainement poétiques (L’Immortel, Petit Moine, Mistral, Sang Bleu ou encore Beaux Yeux), petits monarques de points de deals insalubres, rois déchus de clans décimés, seigneurs de guerre en maillots de foot. La quasi-disparition de ce hors-champ (les flics, le peuple) laisse place au sujet qui occupe véritablement cette dernière saison : la haine et l’amour que se vouent, souvent pêle-mêle, une poignée de truands éruptifs, et le cycle infini de la vengeance qui cloisonne leurs existences.

Résurrection

Pour parfaire ce glissement du naturalisme à la fiction “soapesque”, la série s’autorise même l’impensable : une résurrection. Alors qu’on le pensait mort, son cadavre flottant quelque part dans la baie de Naples, Ciro, alias L’Immortel, le héros dévoyé des premières saisons, signe son retour. Serait-il vraiment immortel ? C’est en tout cas ce que pensent quelques fervents, qui rejoindront son embryon d’armée, bien décidés à affronter celle, autrement plus fournie, de Gennaro, chef du clan Savastano, ancien disciple et frère déchu de Ciro, à qui il voue une haine teintée de terreur.

L’affrontement final entre Genna et Ciro sera donc l’enjeu terminal de cette ultime saison. Et si la résurrection inopinée (et opportuniste) de Ciro occasionne quelques métaphores messianiques dispensables (“Jésus était un homme, pourtant il a ressuscité”), elle entre en résonance avec l’ambition sépulcrale de cette conclusion, qui revisite sa propre histoire à l’aune des morts qui l’ont constellée. On assiste, entre autres, à la profanation de deux tombeaux, à l’exhumation d’un cadavre, à la résurrection d’un mort et à une poignée d’enterrements.

Retour sur les terres napolitaines

Après avoir ausculté, lors des deux premières saisons, les us et coutumes interlopes d’une poignée d’affranchis dans les quartiers populaires du nord de Naples, suivi l’infestation de la criminalité au cœur de la cité parthénopéenne dans la saison 3, puis hors des murs de Naples, dans le maquis clairsemé de Campanie en saison 4, ce dernier acte retourne à l’épicentre de cette propagation, à Secondigliano, le quartier déshérité de Naples qui sert de bastion à la Camorra, et qui sera le théâtre délabré de la guerre finale entre Genna et Ciro.

Si elle est imparfaite, frise parfois le ridicule (la faute à certains personnages, comme le patibulaire Don Angelo, le bras droit de Genna, aussi expressif qu’un bloc de granit), cette ultime saison de Gomorra parvient à conclure avec panache une série qui aura mis du temps à révéler, ou bien assumer, ce qu’elle est fondamentalement : une saga familiale et sentimentale, violente et désespérée , finalement plus attachée à ses personnages de fiction qu’à l’intransigeance de sa démarche documentaire.

Gomorra saison 5, 2 épisodes tous les lundis sur Canal+.

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