Une petite histoire de la musique classique d’Élodie Fondacci, pour jeunes et moins jeunes

On connaît surtout Élodie Fondacci pour ses Histoires en musique sur Radio Classique ; l’histoire de la musique classique qu’elle fait paraître chez First, n’est pas si « petite » que le titre l’indique.

La journaliste a en effet livré un travail de fond impressionnant pour, en moins de deux-cents pages abondamment illustrées, retracer l’histoire de la musique européenne, avec rigueur mais d’une plume alerte.

Ses moyens pour rendre la lecture plaisante et donner envie d’avancer ? Un propos précis mais accessible d’une part, qui vise un public de jeunes adolescents mais passera aussi auprès des adultes désireux de s’initier à ce domaine. Une structuration très dynamique d’autre part : le plan est chronologique, mais, à l’intérieur des chapitres consacrés aux grandes époques, les sections font une ou deux pages et sont consacrées tantôt à une notion (la notation musicale, la polyphonie, la musique de chambre, le nationalisme musical…), à un genre (l’opéra, la messe, la symphonie…), à un instrument, ou à un compositeur. Lorsque l’un de ces derniers a droit à sa double page, une de ses œuvres est en général développée et l’on en retrouve alors presque toujours un extrait dans le disque joint. Le choix des versions et des interprètes est de qualité (Harnoncourt pour la Passion selon saint Matthieu, Barbara Hendricks et Radu Lupu pour La Truite, Alexandre Tharaud pour un Nocturne de Chopin, Michel Plasson et le Capitole pour Carmen et Le Carnaval des animaux…), et les extraits, parmi les plus célèbres de l’œuvre du compositeur, ne sont jamais tronqués (sauf pour L’ode à la joie et le Boléro, heureusement). On aurait pu imaginer qu’ils soient mieux reliés au texte, mais laisser l’écoute libre a aussi ses avantages.

Les illustrations de la dessinatrice Mügluck, tout en à-plats de couleurs douces, ont comme les plages musicales une fonction essentiellement décorative et agrémentent efficacement la lecture. L’objet-livre est beau et solide, soigneusement relié, d’un format raisonnable. Un seul véritable regret : la place terriblement réduite (deux pages !) laissée à la musique de la deuxième moitié du XX^e siècle, et la vision passablement réductrice, même si étayée, qu’en laisse paraître Élodie Fondacci.

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